Une affaire mystérieuse de disparition refait surface à Mohammedia, ravivant les souvenirs douloureux de la famille Bennani. Il y a plus de 15 ans, Thami Bennani, un jeune homme de seulement 17 ans, a disparu dans des circonstances troublantes. Depuis lors, sa mère, Hayat Bennani, a mené une bataille acharnée pour découvrir la vérité sur la disparition de son fils.
Malgré les nombreux obstacles, Hayat Bennani a réussi à reconstituer les événements, à mener ses propres investigations et à rassembler des preuves qu’elle a transmises aux autorités compétentes, en vain. Ses efforts n’ont pratiquement pas permis de confondre les cinq amis de son fils, issus de familles « riches et influentes » dans la ville, selon les témoins. On a constamment cherché à la persuader que son fils avait mis fin à ses jours ou qu’il était un « toxicomane » et un « instable ».
Le dossier est complexe, avec des témoignages contradictoires de la part des accusés, des versions qui changent devant la police et les caméras, et d’anciens amis traumatisés qui refusent de parler et sont toujours sous traitement psychiatrique. Hayat affirme que des personnes influentes tentent de faire obstacle à l’enquête, ce qui la maintient dans une impasse.
Cependant, la mère insiste sur le fait qu’elle a vu son fils monter dans une voiture avec ses amis pour se rendre à l’anniversaire d’une camarade de classe, dans la nuit du 14 mars 2007. Après avoir dénoncé les calomnies et affirmé qu’il s’agissait d’un meurtre, Hayat a été menacée alors qu’elle cherchait simplement des réponses cohérentes. Elle voulait savoir si son fils était vivant ou mort et exigeait des preuves tangibles. Elle a dénoncé des négligences, des tentatives d’étouffement de l’affaire et des pressions visant à ce que les coupables ne soient ni accusés ni emprisonnés.
Le meurtre confirmé par le ministère public
Après des années de lutte acharnée, Hayat Bennani a enfin obtenu la réponse tant attendue lors de l’audience du vendredi 7 juillet. Le parquet général de la cour d’appel de Casablanca a surpris l’assistance en confirmant la thèse du meurtre.
Le représentant du ministère public a affirmé que le meurtre de Thami Bennani était établi, mettant en évidence que la tête avait été retrouvée séparée du corps, en plus de la présence de contusions sur le corps. Le substitut du procureur général a souligné que le lieu où le crime a été reconstitué n’était pas le même endroit où le corps a été retrouvé, indiquant que les meurtriers avaient abandonné Thami et s’étaient rapidement enfuis.
Il a également noté que le pantalon porté par la victime semblait déchiré, ce qui était considéré par le médecin légiste comme une tendance chez les jeunes. Selon lui, cette déchirure résultait d’un acte de traction, suggérant que la victime avait été traînée. Ainsi, il a conclu que Thami avait été victime de violences.
Dans cette affaire, le ministère public a requis les peines maximales à l’encontre des accusés actuellement détenus à la prison d’Oukacha.
Une grande source de soulagement pour la mère de Thami
Pour Hayat, la mère de Thami, cette confirmation est un grand soulagement. À la fin de l’audience, elle s’est dite satisfaite des déclarations du représentant du ministère public et de la plaidoirie de sa défense, car elles ont permis de faire la lumière sur l’affaire et de découvrir la vérité.
« Le parquet général a répondu à nos attentes et a pris en compte la réalité de l’affaire. Il se dirige vers la vérité en affirmant que Thami Bennani a bel et bien été tué », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté : « Aujourd’hui, le représentant du ministère public a relevé les contradictions, les positions téléphoniques divergentes et les incohérences dans les déclarations des parties. Le mot ‘meurtre’ de Thami était absent depuis des années, mais aujourd’hui, le parquet général et la défense en ont parlé ».
Il convient de noter que l’audience a été reportée au lundi suivant. La défense des accusés présentera ses arguments avant que les détenus n’aient le dernier mot. La famille Bennani attend avec impatience le verdict final dans cette affaire qui a tenu l’opinion publique en haleine.