Rabat: focus sur l’investissement dans un contexte « poly-crise »

L’essor du commerce international et de l’investissement face à la succession des crises et chocs externes a été au centre des travaux de la 14ème édition du Colloque international de Rabat, tenu jeudi sous le thème : “Commerce et investissement dans un contexte de crises”.

Organisé par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi (FSJES-Souissi), en partenariat avec le Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord, cette rencontre a pour objectif de favoriser l’échange entre chercheurs africains et du pourtour méditerranéen au sujet des effets de la “poly-crise” actuelle sur le commerce et l’investissement, ainsi que l’adaptation des Chaînes de valeur globales (CVG) aux chocs internationaux.

Il s’agit, en outre, d’une occasion de débattre autour des implications sociales et économiques des crises multiples sur les pays africains, notamment ceux de la rive Sud-méditerranéenne, et d’identifier les défis à relever à travers des approches multilatérales et régionales de coopération.

S’exprimant à cette occasion, le doyen de la FSJES-Souissi et titulaire de la chaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à l’université Mohammed V de Rabat, Azzedine Ghoufrane, a mis en exergue l’importance de la prise en considération des différentes crises actuelles, notamment les crises géopolitique, sanitaire, alimentaire et énergétique.

Le concept “poly-crises” s’impose aujourd’hui au regard du caractère multidimensionnel des crises qui affectent le commerce, l’investissement, le développement, le multilatéralisme et la primauté du droit ainsi que la sécurité humaine dans sa globalité, a indiqué M. Ghoufrane.

L’importance de ce colloque réside dans le rapprochement des chercheurs et praticiens pour mener une réflexion et un échange approfondis sur l’essor du commerce international, le devenir du multilatéralisme, l’adaptation des CVG et la résilience des économies des pays de la région face aux chocs externes et à la succession de crises.

Pour sa part, la directrice du Bureau régional de la CEA pour l’Afrique du Nord à Rabat, Zuzana Schwidrowski, a mis en exergue l’importance de cette rencontre face à la présence d’une mondialisation qui continue d’être alimentée par le progrès technologique, l’industrialisation et le changement climatique.

Elle a, par la même occasion, fait part du rôle du Bureau régional de la CEA pour l’Afrique du Nord dans la formulation des programmes et projets d’aide au développement, souhaitant que “cette rencontre marque le départ d’une coopération renouvelée entre l’université et le Bureau”.

Évoquant la philosophie du programme des chaires de l’OMC, le directeur de la connaissance, de l’information, de la coopération avec le monde académique et du programme des chaires de l’OMC, Werner Zoduc, a indiqué que le développement des compétences académiques des universités crée une expertise durable qui se tient au niveau de l’OMC, ce qui permet de profiter pleinement du système commercial multilatéral.

Il a, dans ce sens, relevé l’importance de l’échange proactif entre les différentes parties prenantes dans l’élaboration et la vulgarisation des programmes de recherche adaptés aux réalités économiques de chaque région.

Et de poursuivre: “la chaire du Maroc appartient à un réseau de douze autres institutions, ce qui envisage la possibilité pour des collaborations fructueuses et importantes, notamment dans le contexte de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), permettant ainsi de renforcer le système commercial multilatéral”.

Le Colloque international de Rabat est organisé dans le cadre d’un partenariat entre la chaire de l’OMC auprès de l’Université Mohammed V de Rabat, le programme des chaires de l’OMC, la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies, l’Université Euromed de Fès, la FSJES-Souissi, le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon), ainsi que le Laboratoire d’études et de recherches juridiques et politiques (LERJP, Université Mohammed V de Rabat).

Cette 14ème édition, qui se poursuit jusqu’au 11 mars, sera marquée par l’organisation d’une session plénière, une table ronde, des ateliers parallèles et d’une école doctorale. L’ensemble sera animé par des chercheurs, des représentants d’organisations internationales et de représentants de fédérations professionnelles nationales et internationales.