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Pyrénées-Orientales : deux Perpignanais laissés, sans leurs bagages, sur une aire d’autoroute par un chauffeur Flixbus

Le jeudi 17 août 2023, Sylvain et Patricia avaient décidé d’aller passer la journée à Barcelone, en empruntant un bus de la compagnie Flixbus. Si l’aller s’est déroulé sans encombre, le retour a été plus compliqué, puisque le chauffeur de l’autocar est reparti sans eux après un arrêt sur une aire d’autoroute en Espagne.

C’est après avoir vu un reportage sur TF1, racontant la mésaventure d’un voyageur oublié sur une autoroute par un bus de tourisme que Sylvain et Patricia, deux Perpignanais de 55 et 52 ans, ont décidé de raconter la leur. Ils sont habitués des trajets avec la compagnie Flixbus : « Rien que ce mois-ci, on a dû faire cinq ou six trajets », explique le quinquagénaire. Ils ne risquent pas d’oublier le dernier en date, du jeudi 17 août 2023, effectué, normalement, entre Barcelone et l’Allemagne, avec un arrêt à Perpignan où ils avaient donc prévu de descendre.

« Déjà, on a raté le bus du retour. On est arrivé pile à l’heure, mais le chauffeur avait déjà entamé sa marche arrière et n’a pas voulu qu’on monte », retrace Sylvain. Qu’à cela ne tienne, le couple rachète des billets et attend le bus suivant, à 18 h 35, avec une arrivée prévue autour de 22 heures à Perpignan.

Vers 21 heures, l’autocar s’arrête sur une aire d’autoroute espagnole : « Puisqu’il allait en Allemagne, il devait vidanger les toilettes. On a décidé d’y aller nous aussi, et on est rentré dans la station-service de l’aire. Ma compagne a voulu acheter une boisson, elle m’a demandé d’aller chercher la carte bancaire qu’on avait laissée dans le bus ». En sortant, Sylvain se rend compte que l’autocar n’est plus sur le parking, emportant avec lui les papiers et l’argent du couple, à qui il ne reste qu’un téléphone portable.

Retour à la maison à deux heures du matin

C’est le début d’une longue, très longue soirée pour les deux Perpignanais. Sylvain joint d’abord le service client de Flixbus : « La dame qu’on a eue été désolée pour nous, nous a expliqué que c’était une erreur du chauffeur de ne pas avoir compté les passagers avant de partir, mais que malheureusement pour nous, rien n’était prévu pour des situations pareilles », explique-t-il. Une seule solution est trouvée pour les bagages : « Notre beau-frère de Rivesaltes a pu aller les chercher à Perpignan à l’arrivée. Sinon, ça peut mettre plus de quarante jours avant de les récupérer ».

Pendant ce temps, Sylvain et sa compagne tentent tout ce qu’ils peuvent pour se faire ramener chez eux : « J’ai trouvé un carton de pizza, on m’a prêté un stylo, et j’ai expliqué la situation en français, en anglais et en espagnol. Mais on n’a trouvé personne qui a bien voulu nous ramener. Je pense que les gens ont peut-être eu peur, ils ne nous connaissent pas, on n’a pas de papiers sur nous ni rien… Et puis c’est le retour des vacances, les voitures sont souvent pleines », raconte-t-il encore.

Finalement, le beau-frère de Rivesaltes trouve quelqu’un qui, moyennant 150 €, a bien voulu aller chercher le couple sur l’aire de repos : « On nous a déposés chez mon beau-frère, qui avait donc nos clés de voiture, de maison, et on a pu rentrer chez nous. Il était autour de deux heures du matin ».

Flixbus réagit

Contactée par l’Indépendant, l’entreprise Flixbus a réagi par la voix de son porte-parole Charles Billiard : « Il s’agissait d’un arrêt technique, donc les passagers ne sont pas vraiment invités à s’éloigner du bus dans ce genre de cas », explique-t-il. Par ailleurs, si les chauffeurs sont invités à faire une annonce au moment du départ en demandant aux passagers s’ils ont tous leur voisin à proximité, ils n’ont pas l’obligation de compter. Pour le cas de Sylvain et Patricia, le remboursement de leur trajet ne sera pas automatique : « Puisque ce n’est pas la faute de l’entreprise, a priori il n’y aura pas de remboursement. Mais on les invite à contacter le service client », ajoute-t-il. Et si un cas similaire devait arriver, il est fortement conseillé de contacter le service client au plus vite : « Il y a une possibilité d’être récupéré par le bus qui passe après », explique Charles Billiard.

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