Économie

Protection du patrimoine agricole: La succes story marocaine

Par Hajar Erraji.

Lundi à Rome, deux sites marocains ont été officiellement certifiés ”Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial” (SIPAM). De Tiznit à Figuig, passant par Imilchil, les consécrations onusiennes s’enchaînent. Action d’éclat : La résilience et la relance des territoires face à la complexité de la nature.

Survivant dans des milieux oasiens ou montagneux, les “heureux élus” de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prospèrent, grâce à l’art ancestral des communautés locales, placées au cœur des politiques publiques du Royaume. Fruit d’une Haute vision royale, le modèle marocain en matière de préservation et de promotion des racines brille de mille feux.

Il est midi à la grande salle verte de la FAO…l’ambiance bat son plein. Sous de vifs applaudissements, 24 certificats de reconnaissance officielle SIPAM ont été remis par le directeur général de l’Organisation, Qu Dongyu, à 12 pays de par le monde, dont le Maroc.

Doté d’une biodiversité remarquable, de paysages inestimables et d’une culture aussi riche que son histoire, le Royaume a été récompensé pour les systèmes “Ksour de Figuig” et “Ait Souab-Ait Mansour”, dont le savoir-faire ne date pas d’hier.

Au-delà d’une simple zone agricole, la ville-palmeraies Figuig située à la jonction entre les hauts plateaux et le nord du Sahara marocain, a joué un rôle économique important depuis la nuit des temps.

Point de ravitaillement et gîte d’étape nécessaire à la vie matérielle et morale des bergers nomades de la région, l’oasis, nichée au cœur des montagnes, exerçait une fonction urbaine dans un territoire basé sur la complémentarité entre culture oasienne et vie pastorale nomade. Associant agriculture, commerce, artisanat et tant d’autres aspects culturels, le nouveau SIPAM marocain se réinvente en continue pour s’adapter à ses besoins.

Son économie se base essentiellement sur l’élevage extensif et l’agriculture oasienne. De vastes étendues de terrains offrent d’immenses espaces d’élevage, destinés principalement à assurer l’autosuffisance alimentaire. Au niveau végétal, le site Figuig produit de la luzerne, fleur magique de l’Atlas à bénéfices multiples, mais surtout des dattes, richesse iconique du Sahara marocain.

“Elles sont bien formées, moelleuses et odorantes”, affirme à la MAP Estella une Espagnole qui visitait le stand marocain dressé à l’entrée de l’exposition, organisée en marge de la cérémonie de remise de certificats.

Visités par le DG de la FAO, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, et par l’ambassadeur du Maroc auprès des organisations onusiennes, Youssef Balla, l’espace marocain, a, en fait, connu un engouement remarquable grâce aux différentes variétés de terroir soigneusement présentées. En vedette, les dattes nobles du Royaume, mais également l’emblématique Argan.

Graines entières et cassées, huiles gastronomique et cosmétique, préparations culinaires alléchantes, l’espèce endémique du sud-ouest marocain a été mise en avant dans ses différentes formes. De quoi rapprocher, le public de haut niveau du potentiel et du processus laborieux de production assuré par des femmes gardiennes d’une tradition locale et transmise de génération en génération.

Selon la FAO, le Système agro-sylvo-pastoral de l’arganier dans l’espace Ait Souab – Ait Mansour a su démontrer sa grande résilience, à travers les siècles. Centré sur la culture de cette richesse unique au monde, “ce système constitue un précieux réservoir de savoirs traditionnels remarquables alliant les activités de production végétale au pastoralisme”.

Réputé pour sa flore variée, le territoire est reconnu, en outre, comme hotspot de biodiversité pour la Méditerranée, jouant ainsi un rôle stratégique dans la conservation de la biodiversité sauvage au niveau de la région. En 2014, l’UNESCO a également inscrit cette zone comme “Réserve de biosphère” pour ses caractéristiques naturelles exceptionnelles en termes de biodiversité.

S’ajoutant au site pilote d’oasis froides Imilchil-Amellagou (inscrit en 2011), ces nouveaux sites certifiés par la FAO ne sont d’ailleurs qu’une goutte dans l’océan. Considéré comme l’un des pays méditerranéens les plus riches en nombre d’espèces endémiques, le Royaume protège et promeut ce patrimoine avec grand soin.

Au Maroc, “nous sommes engagés à renforcer le programme de la FAO sur les SIPAM, à travers un programme national spécial, et à le mettre en œuvre en tant que composante de la Stratégie ‘Génération Green’ 2020-2023”, a assuré le ministre de l’agriculture à la SIPAM Award ceremony.

Outre les 3 SIPAM déjà reconnus, “nous oeuvrons pour élargir la reconnaissance à d’autres sites éligibles”, a-t-il fait savoir, notant que l’objectif ultime est de lancer des projets de développement de ces territoires pour la préservation du patrimoine agricole durable et le renforcement de la résilience des populations et des écosystèmes concernés.

Relais pour l’avenir, cette approche durable, adoptée depuis plusieurs années, sous l’Impulsion de SM le Roi Mohammed VI, dans le but d’atteindre la sécurité alimentaire au niveau national et continental, a donné naissance à plusieurs initiatives innovantes, saluées aujourd’hui dans les grandes cours internationales. Il s’agit notamment de la stratégie avant-gardiste en matière de culture de l’arganier. Fruit de l’engagement du Royaume, une journée internationale a, d’ailleurs, été proclamée par l’ONU en 2021 pour célébrer annuellement cette espèce endémique du Maroc à valeur mondiale.

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