Nouveau scandale des influenceurs marocains
Les autorités marocaines enquêtent sur des dizaines d’influenceurs soupçonnés d’utiliser des plateformes de cryptomonnaies pour échapper à la surveillance fiscale, selon des informations rapportées par Al-Sabah dans son édition du mardi 26 novembre 2024.
Des sources indiquent que ces influenceurs ont ouvert des comptes sur des plateformes de trading de cryptomonnaies pour convertir une partie de leurs revenus en actifs numériques, principalement du Bitcoin. Ces revenus, générés via leurs activités sur les réseaux sociaux, sont ensuite conservés dans des portefeuilles numériques, échappant ainsi au contrôle du Bureau des Changes et de la Direction Générale des Impôts.
Les enquêteurs comparent les revenus déclarés par ces influenceurs avec leurs activités visibles et les sommes transférées depuis l’étranger vers leurs comptes locaux. Des vérifications sont également en cours pour déterminer si des comptes bancaires à l’étranger sont utilisés.
Les premières investigations ont révélé des irrégularités, notamment l’absence de rapatriement des revenus issus de prestations de services exportés. Les autorités soupçonnent que ces fonds, estimés à plus de 120 millions de dirhams, ont été placés sur des plateformes de trading en cryptomonnaies, malgré l’interdiction formelle de ces pratiques par le Bureau des Changes.
Pour renforcer leurs investigations, les autorités collaborent avec des organismes de surveillance financière internationaux, en particulier en Europe. Bien que les transactions en Bitcoin soient réputées pour leur confidentialité, les paiements effectués en cryptomonnaies permettent d’identifier leurs auteurs.
Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères, incluant des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et des amendes atteignant 5 millions de dirhams. Depuis 2018, le Bureau des Changes a mis en place une unité dédiée à la surveillance des transactions en devises et à l’évolution des activités lucratives en ligne.