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Narbonne : ils volaient du matériel informatique à des vacanciers et portaient leurs vêtements, les trois individus condamnés

Le 12 août 2023, trois individus ont été interpellés, à la Nautique, pour recel de plusieurs biens – matériel informatique, vêtements ou encore des parfums – à des vacanciers. Ils ont été condamnés, ce jeudi 17 août 2023, par le tribunal de Narbonne en comparution immédiate.

On a du mal à les suivre. Public, tribunal, procureur et avocats se regardent, sans être vraiment convaincus, par la défense des trois prévenus, jugés en comparution immédiate, ce jeudi 17 août. Ils se renvoient constamment la balle, en donnant une version différente à chaque fois qu’ils sont interrogés. « En France, ils peuvent dire ce qu’ils veulent. Nous sommes libres de les croire ou non. Mais nous avons aussi la sensation d’être pris pour des imbéciles et c’est très désagréable. » Cette phrase dictée par le tribunal fait mouche et jette un froid dans la salle d’audience.

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Ces trois auteurs présumés, originaires des pays de l’Est, sont jugés pour recel de tablettes, écouteurs, consoles de jeux ou encore de vêtements dérobés à des vacanciers. Ils ont été arrêtés le 12 août à la Nautique. Les victimes ont réussi à localiser des écouteurs dans un véhicule. Sur les lieux, ils découvrent un campement de caravanes. Trois individus leur paraissent suspects notamment une femme portant un haut appartenant à l’un des vacanciers. « Elle s’est empressée de se changer », souligne le président du tribunal, Frédéric Coulomb. Les gendarmes arrivent sur place et interpellent trois personnes que l’on retrouve dans le box vitré ce jeudi. Ces dernières sont placées en garde à vue. 

Perquisition des véhicules 

Deux voitures et un camping-car sont perquisitionnés. « C’est un peu la caverne d’Alibaba », ironise Frédéric Coulomb. Et de poursuivre : « On trouve cent sept objets placés sous scellés. » L’un des prévenus, âgé de 53 ans, a déjà été condamné par la justice pour des faits similaires. Il est grand, dégarni et barbu, il joue de ses mains pour donner sa version. « Je ne suis pas concerné par cette affaire. Les gendarmes ont pris des photos, seulement, de ce qui les intéressait », se défend-il. À côté de lui, un autre individu, plus jeune, un trentenaire, garde les mains croisées. Penaud, il explique son stress d’être du mauvais côté : « C’est la première fois que ça m’arrive de me retrouver dans un tribunal. » Pour autant, il nie être impliqué dans cette affaire. 

Une seule, la troisième comparse, va avouer, à demi-mot, être informée. Une femme de 36 ans déjà condamnée par la justice. « Je sais que certaines affaires ont été volées. » Aucune des différentes explications n’est concordante. 

Deuil de la vérité 

Assis sur les bancs de bois, Me Etievant, prend la parole. « Comme mes clients, j’ai fait le deuil de la vérité », déplore-t-il à la barre. « Quand ils se sont rendus à la gendarmerie, on leur a dit que ça ne sert à rien, les affaires ne sont jamais retrouvées. Ce sont eux qui jouent aux enquêteurs », tempête l’avocat. Selon lui, dans une affaire de recel, et non de vol, il est difficile d’obtenir un remboursement. « Alors on se raccroche au préjudice moral. Ces gens, qui se sont fait dépouiller, vont repartir avec zéro. » L’avocat de la partie civile a demandé 4 000 €. 

Derrière son bureau, le procureur de la République, Eric Camous, a requis une peine de 3 ans pour les deux personnes ayant un casier judiciaire, et 2 ans pour celui qui n’en a pas. « Il s’agit de recel car nous ne disposons d’aucun élément. Nous ne savons pas qui a volé. »

C’est très gênant d’intervenir dans ce dossier

Les avocats de la défense, Mes Nimonte et Olivas-Guisset, ont demandé une peine moins importante pour leurs clients. « L’infraction satisfait une justice rapide. Mais aucun élément n’est satisfaisant », a noté l’avocate du barreau de Narbonne.  

Malgré cette défense, le tribunal a condamné l’homme de 53 ans à 3 ans de prison, sa comparse de 36 ans à 2 ans et celui de 30 ans à 1 an avec mandat dépôt. En peine complémentaire, il leur est interdit de se rendre dans l’Aude durant 5 ans. Et ils doivent payer le préjudice à hauteur de 1000 €. 

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