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Mort de Mohamed à Marseille : « Trop de morts, d’amputations, d’éborgnages », le président d’Amnesty international demande la suspension de l’utilisation du LBD

Jean-Claude Samouiller demande aux autorités de réaliser une enquête minutieuse et indépendante sur l’utilisation de cette arme. 

Le lanceur de balles de défense ( LBD) utilisé par les forces de l’ordre est à nouveau au cœur d’une polémique suite au décès de Mohamed B. à Marseille en marge des émeutes liées à la mort de Nahel. Trois policiers du RAID ont été mis en examen pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et placés sous contrôle judiciaire. La victime est morte « d’un probable choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type flashball. Cet impact a entraîné un arrêt cardiaque », a détaillé le Parquet.

Amnesty International demande depuis des années la suspension de l’utilisation du LBD 40 par les forces de l’ordre. Le temps qu’une enquête minutieuse et indépendante soit menée sur les dommages corporels que peut entraîner cette arme. Trop de morts, d’amputations, d’éborgnages !

— Jean-Claude Samouiller (@jcsamouiller) August 11, 2023

 

Le président d’Amnesty international Jean-Claude Samouiller a demandé « sa suspension le temps que les autorités fassent une enquête minutieuse et indépendante sur l’utilisation de ces armes » dans une interview accordée à FranceInfo. Il demande notamment que l’enquête porte sur « les consignes de sécurité avec le fabricant et les forces de police qui les utilisent ». Il dénonce « trop de morts, d’amputations, d’éborgnages ».

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Et de rappeler que l’usage du LBD répond à une procédure bien précise  » pour neutraliser les personnes violentes » et être utilisé en « dernier recours ». « On doit prévenir la personne pour lui laisser le temps d’obtempérer, ne jamais viser la tête ou l’aine.  Ces consignes visiblement ne sont pas suivies dans un certain nombre de cas », déplore Jean-Claude Samouiller.

Il préconise de revoir « les consignes de formation, de sécurité, de contrôle, pour éviter au maximum des dommages corporels importants tels qu’on a pu les connaître les derniers temps ». Selon lui, la France doit revoir « sa doctrine du maintien de l’ordre » et s’inspirer sur ses voisins européens comme l’Allemagne, la Suède ou la Belgique qui ont opté pour « la désescalade et le dialogue ». « En Europe, seules la France et la Grèce utilisent le LBD40 de façon intensive et il faut vraiment que les choses changent », poursuit-il.

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