MONDE

Shinzo Abe est mort, l’ex-premier ministre japonais, a été assassiné lors d’un discours public

Shinzo Abe, Premier ministre du Japon à deux reprises entre 2006 et 2020, est mort vendredi lors d’un rassemblement électoral, pris pour cible par un tireur, arrêté pour tentative de meurtre. Nationaliste ayant agi pour la relance économique du pays, il fut le plus jeune Premier ministre du pays.

À 67 ans, Shinzo Abe a été tué vendredi par un tireur, lors d’un rassemblement électoral de son parti libéral-démocrate, à Nara, dans l’ouest du Japon. Alors qu’il prononçait un discours en vue des élections sénatoriales qui se déroulent dimanche, il a été pris pour cible par des coups de feu : « Un homme est arrivé par derrière (…) le premier tir a fait le bruit d’un jouet, il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle est de la fumée », a raconté une jeune femme qui a assisté aux faits.

Shinzo Abe s’est effondré sur le coup, blessé au cou. Des massages cardiaques lui ont été immédiatement pratiqués. Mais la télévision publique a annoncé son décès quelques heures plus tard. Sur les images tournées pendant le discours, on voit le premier coup de feu tiré, puis l’attaquant plaqué au sol par les services de sécurité.

« Abenomics »

Retiré du pouvoir depuis deux ans, Shinzo Abe a été Premier ministre du Japon de 2006 à 2007, puis pendant huit ans sans interruption de 2012 à 2020. Il était aussi le plus jeune Premier ministre du pays au moment de sa première nomination, à 52 ans.

Représentant du pari libéral-démocrate, nationaliste teinté de pragmatisme, il s’est fait connaître pour sa politique économique mêlant assouplissement monétaire, réformes et plans de relance, surnommées les « Abenomics ». Mais ceux-ci n’ont finalement pas engendré de réformes – alors que Shinzo Abe ambitionnait de réviser la Constitution.

Accents nationalistes

Très opposé à la Corée du Nord, il a également eu des relations complexes avec Séoul et Pékin, notamment parce qu’il refusait que le Japon du XXIe siècle porte le poids du repentir des invasions japonaises en Chine et en Corée au début du siècle dernier. En 2013, il avait fait polémique en se rendant au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, haut lieu du nationalisme japonais. Durant son mandat, il a aussi tissé des liens proches avec Donald Trump et a toujours maintenu des liens avec le président russe Vladimir Poutine.

La fin de sa période à la tête du Japon a été marquée par l’annulation des Jeux Olympiques de Tokyo de 2020, en raison de la pandémie de Covid. La gestion de la crise sanitaire a également été très critiquée par une partie de la population japonaise, quelques mois avant que Shinzo Abe quitte le pouvoir. Alors âgé de 65 ans, il avait révélé être atteint d’une maladie chronique de l’intestin et quitter ces fonctions en raison de ces problèmes de santé – qui l’avaient déjà poussé à démissionner en 2007.

 

Riad Malki

Journaliste au Media 7 depuis 2019, je suis chargé des questions de l'économie et politique depuis Janvier 2019.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page