Mauvaise nouvelle pour les auto-entrepreneurs au Maroc
Le gouvernement marocain a refusé de relever le plafond annuel des revenus des auto-entrepreneurs de 80 000 à 100 000 dirhams, rejetant les amendements proposés par plusieurs groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition. Cette décision a suscité des préoccupations parmi de nombreux jeunes Marocains qui espéraient un soutien accru pour développer leurs activités.
Les propositions incluaient notamment une hausse à 100 000 dirhams, soutenue par les groupes de la majorité, ainsi qu’un amendement du groupe socialiste visant un plafond de 200 000 dirhams. Selon le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, accepter ces modifications sans régulation appropriée pourrait augmenter le risque d’évasion fiscale. Il a expliqué que le relèvement du plafond pourrait encourager le « travail déguisé » et favoriser l’utilisation du statut d’auto-entrepreneur pour éviter les charges sociales.
Actuellement, le Maroc compte 434 289 auto-entrepreneurs, dont 30 297 inscrits au cours des huit premiers mois de 2024. Les revenus fiscaux issus de cette catégorie restent limités, atteignant 37 millions de dirhams seulement, a précisé le ministre. Le gouvernement souhaite inciter les entreprises à embaucher les jeunes sous des formes plus formelles, plutôt que d’utiliser le statut d’auto-entrepreneur, souvent accompagné d’une fiscalité réduite de 1 %.
Certaines industries, notamment le secteur culturel, nécessitent un plafond de revenus plus élevé, a reconnu Lekjaa. Cependant, il a mis en garde contre une augmentation sans cadre légal adapté, qui pourrait compliquer la lutte contre le travail dissimulé.
En réponse aux critiques, le ministre a annoncé que le gouvernement prévoyait de réévaluer et de moderniser le statut d’auto-entrepreneur pour mieux répondre aux réalités économiques actuelles, tout en prévenant l’évasion fiscale et en protégeant le modèle fiscal du pays.