Le Maroc subit des températures record cet été, atteignant jusqu’à 47 degrés Celsius, causant des défis importants pour la population et les secteurs vitaux. Le spécialiste marocain des changements climatiques, Mustapha Alissat, attribue cette situation à des facteurs naturels et humains, tels que les vents chauds du sud et le réchauffement climatique.
Impacts Immédiats et Mesures d’Urgence
Cette vague de chaleur a des conséquences directes sur les réserves d’eau du pays. Les barrages sont tombés à 23% de leur capacité, menaçant l’approvisionnement en eau potable et la production agricole. Le gouvernement a réagi en adoptant de nouvelles stratégies pour prévenir les incendies de forêt, incluant l’achat d’avions « Canadair » et l’utilisation de drones.
En réponse à la crise de l’eau, le roi Mohammed VI a appelé à l’accélération de la construction de stations de dessalement d’eau de mer. Ces projets, une fois terminés, devraient fournir plus de la moitié des besoins en eau potable du pays d’ici 2030 et irriguer de vastes zones agricoles, renforçant ainsi la sécurité alimentaire.
Causes Sous-Jacentes : Facteurs Naturels et Humains
Mustapha Alissat explique que les vents chauds du sud, connus sous le nom de « chergui », sont en partie responsables de ces températures extrêmes. Cependant, le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre et le non-respect de l’Accord de Paris sur le climat par de nombreux pays jouent également un rôle crucial.
L’Accord de Paris, signé par 190 pays en avril 2016, vise à limiter le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, l’injustice climatique entre les pays industrialisés et les pays en développement reste un problème majeur, ces derniers payant le prix des actions des premiers.
Conséquences à Long Terme
Alissat met en garde contre les risques de la persistance de la vague de chaleur, tels que la rareté de l’eau, les incendies et les dommages à la biodiversité. Les incendies de forêt, favorisés par la chaleur, ont déjà poussé le gouvernement à adopter de nouvelles stratégies de prévention. De plus, la sécheresse continue de sévir pour la sixième année consécutive, aggravant la situation.
Les températures extrêmes ont déjà causé des pertes humaines, avec 21 décès signalés à Beni Mellal le 25 juillet dernier. La situation climatique actuelle au Maroc pose de sérieux défis pour l’avenir, mettant en lumière la nécessité d’une action urgente et coordonnée pour atténuer les effets du changement climatique.
