Maroc

Maroc: Une rentrée scolaire sous le poids de la crise économique

Les familles marocaines se préparent à une rentrée scolaire qui s’annonce difficile, marquée par des défis économiques croissants. Après avoir traversé des périodes coûteuses comme l’Aïd al-Adha et les vacances d’été, les ménages font face à une nouvelle épreuve avec l’arrivée imminente de la rentrée scolaire.

Défis croissants pour les familles marocaines

La situation économique actuelle pèse lourdement sur la classe moyenne et les familles à faible revenu. Le coût élevé des fournitures scolaires, en particulier dans les établissements privés, ajoute une pression supplémentaire. Selon Nourredine Akouri, président de la Fédération des associations de parents d’élèves au Maroc, la variation des prix des manuels scolaires est une réalité incontournable. Les manuels complémentaires, souvent imposés par certaines écoles, coûtent significativement plus cher, notamment ceux pour les matières scientifiques en langue française, qui sont importés et peuvent atteindre des prix entre 400 et 600 dirhams.

Akouri souligne que certaines écoles obligent les parents à acheter ces manuels dans des librairies spécifiques, imposant ainsi une charge financière supplémentaire sans considération pour leur pouvoir d’achat. Face à cette situation, il recommande aux familles de se limiter à l’achat des fournitures pour le premier semestre seulement, afin de réduire les coûts initiaux. Il appelle également à une surveillance accrue du marché des manuels scolaires, en particulier dans les zones où des vendeurs saisonniers créent de la confusion et aggravent la situation pour les familles.

Un marché sous pression

Bouazza Kherrati, président de l’Union nationale des consommateurs, rappelle que la consommation au Maroc atteint son apogée lors de trois périodes principales : le Ramadan, l’Aïd al-Adha et la rentrée scolaire. Ces moments de l’année épuisent considérablement les ressources financières des familles marocaines. Kherrati déplore l’impact de l’inflation, qualifiant la situation de « tsunami de hausses des prix ».

Il mentionne également que l’arrêt de l’initiative royale « Un million de cartables » cette année pourrait exacerber la demande et provoquer une augmentation des prix sur le marché, à l’exception des livres dont les prix sont réglementés par le gouvernement.

Face à cette réalité économique, de nombreuses familles se voient contraintes de recourir à l’endettement pour répondre aux besoins de la rentrée scolaire. Kherrati souligne que l’endettement est devenu un phénomène structurel au Maroc, avec une prolifération des sociétés de microcrédit qui profitent de la situation en imposant des taux d’intérêt élevés, aggravant ainsi la détresse financière des familles.

Appel à des réformes éducatives

Kherrati appelle à protéger le droit des enfants marocains à l’éducation, un droit constitutionnel et humain, qui est menacé par la montée en puissance des établissements d’enseignement privé. Il insiste sur la nécessité de réformes gouvernementales concrètes pour améliorer la qualité et l’accessibilité de l’éducation, et ainsi libérer les familles de l’emprise du secteur privé.

En conclusion, la rentrée scolaire au Maroc met en lumière les difficultés économiques profondes que rencontrent de nombreuses familles. Alors que le gouvernement est appelé à intervenir pour soulager cette pression, les ménages continuent de naviguer dans un climat économique incertain, cherchant des moyens de garantir l’éducation de leurs enfants malgré les obstacles croissants.

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