Dans une tournure inattendue des événements, la célèbre multinationale Coca-Cola a récemment opéré un changement radical dans sa politique de prix au Maroc, provoquant une onde de choc parmi les petits commerçants du pays. Cette décision, qui a vu le prix des produits Coca-Cola chuter d’un dirham du jour au lendemain, a plongé de nombreux épiciers dans une situation délicate, jonglant entre deux stocks aux prix différents.
La réduction de prix, bien qu’apparemment minime, a eu un impact significatif sur les épiciers marocains, dont les marges bénéficiaires sont déjà extrêmement réduites. Avec un profit ne dépassant souvent pas un dirham par unité vendue, cette fluctuation soudaine des prix a mis en lumière la précarité économique dans laquelle opèrent ces petits commerçants.
Plusieurs facteurs semblent avoir motivé cette décision de Coca-Cola. D’une part, la société fait face à un mouvement de boycott au Maroc, en raison de son soutien présumé à Israël dans le conflit à Gaza. D’autre part, la concurrence accrue sur le marché des boissons gazeuses, avec des marques proposant des produits moins chers et en plus grandes quantités, a forcé le géant américain à revoir sa stratégie de tarification.
La concurrence et le boycott : un cocktail amer pour Coca-Cola
Selon Amhamed Jouchi, président de l’association Agarass des commerçants de la région de Marrakech, cette baisse de prix est une réponse directe à la concurrence féroce que subit Coca-Cola. Il souligne que d’autres marques proposent désormais un litre et demi de boisson gazeuse pour 7,5 dirhams, alors que Coca-Cola vendait auparavant un litre pour 8 dirhams.
Cette situation reflète un changement plus large dans les habitudes de consommation des familles marocaines. Face aux difficultés économiques, beaucoup se tournent vers des options moins coûteuses, mettant à mal les grandes marques comme Coca-Cola. Le boycott en cours, lié au soutien perçu de l’entreprise à Israël, ne fait qu’exacerber cette tendance.
Pour les épiciers, cette fluctuation des prix pose un défi logistique. Avec des stocks limités, ils se retrouvent à vendre le premier lot au prix initial, puis à ajuster rapidement leurs tarifs pour le second lot, souvent sans préavis. Cette situation complique leur gestion et réduit encore davantage leurs marges déjà minces.
Malgré la baisse des prix, Coca-Cola n’a pas fait de publicité autour de ce changement, une décision que M. Jouchi qualifie de « point positif ». Cependant, cela n’atténue pas l’impact sur les petits commerçants, dont les profits sont déjà négligeables sur certains produits.
La situation met en lumière un problème plus large dans le secteur de la vente au détail au Maroc. Les coûts d’exploitation élevés, notamment l’électricité et la main-d’œuvre, pèsent lourdement sur les épiciers, dont les marges restent stables malgré l’augmentation générale des prix. M. Jouchi appelle à une intervention des autorités compétentes pour remédier à ce déséquilibre.
Cette nouvelle politique de prix de Coca-Cola s’applique à l’ensemble du Maroc, avec une réduction du prix du litre de 8,5 à 7,5 dirhams. Cependant, cette baisse ne se traduit pas par une amélioration des marges pour les détaillants, qui continuent de lutter pour maintenir leur activité dans un environnement économique de plus en plus difficile.
En conclusion, la décision de Coca-Cola de réduire ses prix au Maroc, bien que potentiellement bénéfique pour les consommateurs, met en évidence les défis auxquels sont confrontés les petits commerçants dans un marché en constante évolution. Entre concurrence accrue, boycotts et marges réduites, l’avenir des épiceries traditionnelles marocaines semble incertain, appelant à une réflexion plus large sur la structure du commerce de détail dans le pays.