Le Maroc mise de plus en plus sur les projets de dessalination pour répondre à ses besoins en eau potable, en particulier dans un contexte de sécheresse croissante. En effet, le Royaume vise à couvrir plus de la moitié de ses besoins en eau potable d’ici 2030 grâce à des stations de dessalination. C’est dans ce cadre que des entreprises étrangères, telles que la société américaine “Energy Recovery”, investissent massivement dans ce secteur prometteur.
Un investissement majeur de 27,5 millions de dollars
Récemment, “Energy Recovery”, spécialisée dans la fabrication de systèmes de récupération d’énergie pour les industries, a annoncé la signature de contrats de 27,5 millions de dollars pour fournir des échangeurs de pression destinés aux projets de dessalination par osmose inverse de l’eau de mer (SWRO) au Maroc. Ce projet, prévu pour être lancé officiellement d’ici la fin de l’année 2024, représente un véritable soulagement pour le Maroc, confronté à une pénurie d’eau potable sans précédent depuis les années 1960.
Dessalination : une réponse à la crise de l’eau
La dessalination s’impose aujourd’hui comme une solution essentielle pour garantir l’accès à l’eau potable, surtout face à la sécheresse sévère qui frappe le Maroc ces dernières années. Ce défi a attiré l’attention d’acteurs internationaux, comme “Energy Recovery”, qui considère la dessalination comme la seule solution viable pour les pays d’Afrique du Nord afin de faire face à la répétition des périodes de sécheresse.
Selon Rodney Clemente, vice-président de la division des eaux chez “Energy Recovery”, la dessalination est « le seul recours face à la sécheresse ». Il ajoute que « les régions arides comme l’Afrique du Nord doivent investir dans des technologies diversifiées de traitement de l’eau, incluant une dessalination économe en énergie ».
Des bénéfices environnementaux et économiques
Les appareils échangeurs de pression fournis par “Energy Recovery” permettront de réduire la consommation d’énergie des processus de dessalination de près de 60 %. De plus, une fois les projets finalisés et opérationnels, ces appareils éviteront l’émission de plus de 475 000 tonnes de dioxyde de carbone par an, soit l’équivalent du retrait de plus de 100 000 voitures de la circulation.
Le Maroc prévoit de construire au moins vingt stations de dessalination d’ici 2030, avec une capacité totale de 1,3 milliard de mètres cubes d’eau par an. Ces installations devraient répondre aux besoins en eau potable à hauteur de 53 %, à l’irrigation de 23 %, et aux besoins industriels de 24 %.
Le Maroc en tête de l’Afrique
Avec un investissement total de 2,37 milliards de dollars, le Maroc se positionne comme le premier pays africain et le sixième à l’échelle arabe en termes d’investissements dans les projets de dessalination. Ce classement, établi par “BNC Intelligence”, met en avant la stratégie ambitieuse du Royaume qui s’appuie sur ses vastes côtes atlantiques et méditerranéennes pour assurer un accès à l’eau potable à long terme.
Les projets déjà en cours au Maroc incluent onze stations en service et cinq autres en construction, avec une attention particulière pour la station de Casablanca, considérée comme prioritaire. Avec une capacité de production de 548 000 mètres cubes par jour, elle jouera un rôle clé dans la gestion des ressources en eau de la région.
En conclusion, le Maroc, en collaborant avec des acteurs internationaux comme “Energy Recovery”, met tout en œuvre pour sécuriser son avenir hydrique face à une sécheresse de plus en plus préoccupante, prouvant ainsi que la dessalination est un choix stratégique pour la durabilité et la sécurité en eau.