Les relations entre la France et le Maroc semblent enfin sortir de l’impasse. Paris a récemment assoupli ses restrictions sur les visas pour les citoyens marocains, marquant un tournant majeur après une période de tensions diplomatiques.

Depuis le début de l’année, l’ambassade de France au Maroc enregistre environ 1 200 demandes de visa par jour. La grande majorité, 90%, est approuvée. Un contraste frappant avec les mesures de 2022, où Paris avait réduit de 50% l’octroi de visas aux Marocains.

En 2022, la France avait justifié cette réduction drastique par un manque supposé de coopération du Maroc dans la reprise des migrants illégaux. Rabat avait vivement contesté ces accusations, les qualifiant d’injustifiées.

Ce blocage avait provoqué des frustrations des deux côtés de la Méditerranée. Beaucoup de Marocains se retrouvaient dans l’incapacité de voyager, d’étudier ou de travailler en France. Des familles séparées, des étudiants bloqués. « C’était comme si les portes de l’Europe s’étaient brusquement fermées », se souvient un jeune Marocain, recalé à plusieurs reprises pour son visa en 2022.

Aujourd’hui, ce scénario semble bien derrière. Depuis l’annonce du soutien de Paris à la souveraineté marocaine sur le Sahara, les relations entre les deux pays se réchauffent. La normalisation diplomatique est en marche et les chiffres des visas en témoignent. En 2019, plus de 342 000 visas avaient été délivrés aux Marocains. Ce chiffre avait chuté à moins de 100 000 en 2020 avec la pandémie de COVID-19. Il est en voie de remonter.

En plus du rétablissement des liens politiques, cette ouverture sur les visas est perçue comme un signal fort. Un retour à la normalité que beaucoup attendaient. Le Maroc, souvent considéré comme un partenaire clé de la France en Afrique du Nord, semble retrouver sa place stratégique.

Pour les Marocains, cet assouplissement est une bouffée d’air frais. « Enfin, on peut recommencer à rêver de Paris sans craindre un refus », lance une jeune femme, sur le point de déposer sa demande de visa pour poursuivre ses études en France.

Alors que la coopération entre les deux nations s’intensifie, les Marocains espèrent que ce vent de changement continuera à souffler en leur faveur.