Des milliers de patients marocains, souffrant de carences en calcium, sont en danger après la disparition soudaine de deux médicaments vitaux des pharmacies : « Ine Alpha » et « Deril 1.0 ». Ces traitements, contenant de l’Alfacalcidol, sont cruciaux pour l’absorption du calcium et du phosphore, et leur absence expose les patients à des risques graves de complications de santé.
Une Pénurie Inattendue et Inexpliquée
Ces dernières semaines, les patients ont été contraints de se rendre à plusieurs reprises aux urgences, en raison de la dégradation de leur état de santé causée par la pénurie de ces médicaments. Selon des sources professionnelles, les demandes d’importation de « Ine Alpha » et « Deril 1.0 », produits par des laboratoires étrangers, ont considérablement augmenté. Toutefois, ces médicaments ont disparu des rayons des pharmacies sans aucun avertissement, laissant les patients dans une situation critique.
Les distributeurs, face à la forte demande, ont justifié cette rupture par un manque de stock au niveau des laboratoires européens, principaux fournisseurs. Cette situation critique concerne principalement les patients atteints d’insuffisance rénale chronique et d’autres maladies graves nécessitant l’Alfacalcidol pour stabiliser leur état de santé.
Silence des Autorités et Inquiétudes Croissantes
Malgré la gravité de la situation, les tentatives de contact avec la Direction des médicaments et de la pharmacie, ainsi qu’avec le ministère de la Santé, sont restées sans réponse. Ce silence laisse planer un flou inquiétant sur la gestion de cette pénurie.
Abdelmajid Beliaich, expert en économie pharmaceutique, explique cette pénurie par une combinaison de facteurs externes et internes. Depuis la pandémie de COVID-19, de nombreux pays producteurs de médicaments ont resserré leurs politiques d’exportation, priorisant leurs besoins internes au détriment des marchés étrangers.
Un Marché Médicamenteux Sous Tension
Beliaich souligne également que l’offre de médicaments sur le marché international est devenue insuffisante, affectant des traitements cruciaux. Cette pénurie met en lumière la nécessité de solutions rapides, telles que l’encouragement à la production locale de ces médicaments et la révision des politiques de prix qui ont conduit à des marges bénéficiaires si faibles que certains laboratoires ont cessé la production de médicaments essentiels.
Les données de l’Agence nationale de l’assurance maladie révèlent que les patients de plus de 60 ans, qui représentent moins de 10 % de la population, consomment plus de la moitié des médicaments pour maladies chroniques, accentuant encore l’urgence d’une solution pour prévenir une crise sanitaire majeure au Maroc.
