Économie

Maroc-Allemagne: Entretien avec le directeur-général de l’AHK Maroc

Propos recueillis par Zin El Abidine TAIMOURI

Le directeur-général de la Chambre Allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc (AHK Maroc), Andreas Wenzel, a accordé un entretien à la MAP, à l’occasion du 25ème anniversaire de cet acteur central et moteur des relations économiques entre les deux pays.

En tant que maillon du réseau mondial des chambres de commerce allemandes à l’étranger, l’AHK Maroc conseille, assiste et représente les entreprises allemandes qui souhaitent développer ou renforcer leurs activités au Maroc, tout comme les entreprises marocaines voulant s’implanter en Allemagne.

Aujourd’hui, l’importance du partenariat économique bilatéral est plus que jamais au centre de la réflexion de l’AHK Maroc pour le renforcement du commerce et des investissements entre les deux pays.

1 – Quel constat faites-vous de la dynamique commerciale entre le Maroc et l’Allemagne depuis votre arrivée au Maroc il y a 4 ans ?

Le Maroc et l’Allemagne deviennent de plus en plus importants l’un pour l’autre. Les deux pays entretiennent des relations économiques et commerciales importantes.

A titre d’illustration, les échanges entre le Maroc et l’Allemagne se sont chiffrés en 2021 à 3,8 milliards d’euros. Les exportations allemandes vers le Maroc se sont établies à 2,2 milliards pour 1,6 milliard d’importations allemandes en provenance du Maroc.

En 2022, le total des échanges bilatéraux germano-marocains s’est chiffré à 4,9 milliards d’euros avec une croissance des exportations allemandes vers le Maroc de 30% par rapport à 2021 pour atteindre 2,8 milliards.

Ce résultat remarquable est surtout soutenu par une robuste progression des exportations marocaines vers l’Allemagne en hausse de 32% en glissement annuel, qui correspond à une valeur de 2,1 milliards d’euros.

Au niveau de l’investissement, la dynamique est aussi très intéressante, puisque les entreprises allemandes emploient aujourd’hui près de 36.000 personnes pour un stock d’investissement direct étranger de plus de 1,7 milliard d’euros sur le territoire marocain porté par une centaine d’investisseurs qui ont investi au moins 3 millions d’euros chacun.

2 – Quels sont les domaines de coopération privilégiés entre le Maroc et l’Allemagne ?

Au niveau des investissements allemands au Maroc, nos entreprises sont très présentes dans le secteur automobile, notamment dans les métiers de l’équipement, de la fourniture de pièces, de l’ingénierie et de la recherche et développement. Le Maroc est très avancé dans ces métiers et continue de s’y développer, ce qui rend la plateforme automobile de plus en plus intéressante pour les entreprises allemandes.

Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique occupent, depuis quelques années, une place prépondérante dans les relations économiques entre les deux pays à la faveur du partenariat énergétique maroco-allemand (PAREMA). Nous allons dans ce sens mettre en place, avec l’Agence de Coopération Internationale Allemande (GIZ), un bureau pour développer des opportunités d’affaires au niveau de l’hydrogène vert.

Cette structure sera dédiée au soutien et à l’accompagnement des parties prenantes à ce chantier prioritaire de production de l’hydrogène vert, y compris les entreprises et les investisseurs des deux pays, pour implémenter ensemble de nouvelles unités de production industrielles.

3 – Quelles perspectives pour les investissements allemands au Maroc ?

Le Maroc occupe une position de choix compte tenu du contexte géopolitique mondial actuel au niveau du nearshoring et de l’attraction des investissements européens et allemands.

Les entreprises allemandes cherchent à diversifier leurs chaînes de valeur pour minimiser les risques au niveau des chaînes logistiques.

Nous allons continuer à mobiliser les investissements allemands au Maroc dans les domaines de l’automobile, mais aussi du textile, de la chimie et de l’électrotechnique, pour profiter de la position stratégique du Maroc comme voisin de l’Europe.

L’hydrogène vert est le second axe phare de notre coopération. Il faut concrétiser et implémenter les projets de notre agenda commun.

Ensuite, nous avons la question de la migration circulaire sur laquelle nous allons travailler ensemble pour établir un cadre spécifique et profiter dans les deux sens des compétences des jeunes talents marocains et allemands formés dans des métiers à haute valeur ajoutée.

4 – Comment voyez-vous l’avenir du partenariat économique bilatéral ?

Il y a 25 ans nous étions dans une situation d’excédent des exportations allemandes vers le Maroc et les importations depuis le Maroc étaient plutôt faibles. Aujourd’hui le Maroc a parcouru du chemin dans son processus d’industrialisation et fabrique des produits d’une grande valeur ajoutée qu’il exporte vers l’Europe et l’Allemagne, et cette dynamique ne fait que commencer.

Les exportations du Maroc vers l’Allemagne continueront également d’être portées par l’industrie agro-alimentaire. Un ensemble d’indicateurs montrent que dans quelques années la balance commerciale entre les deux pays atteindra l’équilibre.

L’AHK Maroc ne cessera d’œuvrer pour la mise en place d’un partenariat de valeur ajoutée entre les deux économies et à monter en gamme sur le plan des investissements avec l’installation de nouvelles entreprises industrielles et la promotion du transfert de technologies.

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