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Lézignan-Corbières : l’agresseur de l’agent d’accueil de la mairie sera jugé le 4 septembre

L’avocate du prévenu a demandé un complément d’expertise psychiatrique de son client qui a été maintenu en détention.

Il n’y a pas de doute : Anthony, 38 ans, a des problèmes psychiques. Sous traitement, il doit prendre une dizaine de médicaments tous les jours pour tenter de juguler ses troubles bipolaires : « Son ordonnance ressemble à un Vidal », a même commenté Amélie Donnette, substitut du procureur, ce lundi 7 août 2023, devant le tribunal correctionnel de Narbonne où il comparaissait. Car le 20 juillet dernier, le trentenaire a commis l’irréparable.

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En fin d’après-midi, il avait appelé les gendarmes leur disant qu’il allait tout faire sauter, qu’il était armé et que si on venait le chercher, il allait tirer sur tout ce qui bouge. Repéré par les militaires devant l’hôtel de ville de Lézignan où il demeure, l’individu s’était alors engouffré dans le hall de la mairie pour prendre en otage l’agent d’accueil en la menaçant avec un gros couteau de cuisine.  Mis en joue par deux gendarmes au sang-froid incontestable, il s’était finalement couché à terre avant de se rendre.

Deux examens psychiatriques

Interpellé et conduit dans les locaux de la brigade territoriale, Anthony avait alors fait l’objet d’un examen médical pour déterminer si son état de santé était compatible avec la garde à vue. Résultat : le professionnel avait émis un diagnostic négatif, révélant des troubles du comportement et des risques de danger pour lui-même et pour les autres. Hospitalisé en isolement à Limoux, le trentenaire en ressortira le lendemain, après la prise de son traitement et l’examen d’un second praticien stipulant que l’agresseur présumé était « stabilisé » et qu’il ne présentait pas « d’altération de son discernement ». 

Un bilan que conteste son avocate, Me Fuster : « On parle d’absence d’altération alors qu’il est diagnostiqué bipolaire. Il est bien connu des services sanitaires pour ce trouble », a souligné le conseil devant le tribunal avant de demander un complément d’expertise.

Neuf condamnations en 15 ans

Si le parquet ne s’est pas opposé à cette demande, Amélie Donnette a, néanmoins, requis le maintien en détention du prévenu. Pour plusieurs raisons : « Il n’a pas toujours respecté des garanties de représentation devant votre juridiction et puis, surtout, il y a un risque de renouvellement de l’infraction. Il dit lui-même qu’à cause de la drogue (NDLR : il consomme entre 10 et 20 joints de cannabis par jour et est sous méthadone après une forte addiction à la cocaïne par le passé), il fait n’importe quoi. Son casier fait, par ailleurs, mention de 9 condamnations en 15 ans ».     

Si Me Fuster a plaidé pour le contrôle judiciaire, le tribunal a suivi les réquisitions du substitut du procureur : en attendant son jugement le 4 septembre, Anthony restera en prison.  

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