Des experts espagnols ont tiré la sonnette d’alarme concernant l’initiative marocaine d’utiliser la technique de l’ensemencement des nuages, également connue sous le nom de pluviogénèse. Cette technologie, destinée à provoquer des précipitations supplémentaires, inquiète les voisins espagnols qui craignent des répercussions climatiques négatives sur leur territoire.
Le journal espagnol “El Tiempo” a rapporté que cette méthode, bien que considérée par les experts internationaux comme écologique et efficace, pourrait entraîner des “phénomènes météorologiques sans précédent” en Espagne. Les autorités espagnoles sont ainsi invitées à surveiller de près les développements de ce projet marocain, particulièrement en raison des prévisions de changements climatiques significatifs dans les jours à venir.
L’ensemencement des nuages, pratiqué par le Maroc depuis 1984 sous l’impulsion du Roi Hassan II, consiste à injecter des particules dans les nuages pour stimuler les précipitations. Cette technique est censée augmenter les niveaux de pluie, soutenir la reforestation, et limiter l’expansion des zones désertiques. Cependant, des experts espagnols redoutent que l’utilisation de cette méthode entraîne des conséquences climatiques graves telles que des inondations, une augmentation de l’érosion des sols, et des variations imprévisibles de l’humidité.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué que, dans des conditions idéales, l’ensemencement des nuages peut augmenter les précipitations d’un nuage de 20%. Néanmoins, les préoccupations espagnoles demeurent, car des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des tempêtes, des orages, de la grêle, voire des ouragans pourraient devenir plus fréquents en raison de cette ingénierie climatique.
En mai dernier, la Direction Générale de la Météorologie marocaine a annoncé l’extension de son programme “Al Ghaith” pour inclure de nouvelles régions, dans le but de combattre la sécheresse persistante qui affecte le pays. Ce programme, exécuté sous la supervision d’une commission nationale incluant la Gendarmerie Royale, la Météorologie nationale, et les Forces Armées Royales, dispose de 20 sites terrestres équipés pour mener à bien ces opérations d’ensemencement.
Alors que le Maroc continue d’élargir l’usage de cette technologie pour répondre à ses besoins en eau, la crainte grandit en Espagne face aux possibles retombées environnementales, laissant entrevoir une possible source de tensions entre les deux nations.