Le Maroc dispose d’atouts pour devenir un hub régional de la finance durable (représentant régional de l’IFC)
Le Maroc dispose d’atouts pour devenir un hub régional de la finance durable, a indiqué le représentant régional pour le Maghreb de la Société financière internationale (IFC), David Tinel.
“Avec un système financier engagé pour la lutte contre le changement climatique et une disponibilité accrue du crédit, le financement vert au Maroc a un vrai potentiel de croissance”, a affirmé M.Tinel dans une interview accordée à la MAP, à l’occasion de l’Africa Financial Summit (AFIS-2024) prévu les 9 et 10 décembre à Casablanca.
Dans ce sens, le responsable a estimé qu’il est crucial de continuer à renforcer le cadre réglementaire et les incitations fiscales pour attirer les investissements verts.
“Le développement de partenariats public-privés peut davantage catalyser des projets durables”, a-t-il noté, soulignant que l’amélioration de la transparence notamment à travers des reporting de durabilité et de la bonne gouvernance des projets verts renforcera la confiance des investisseurs étrangers.
Selon lui, la promotion de l’innovation financière, comme les obligations de biodiversité ou de transition et les fonds d’investissement durables, peut diversifier les sources de financement et attirer davantage de capitaux internationaux.
Et de rappeler qu’au cours des 20 dernières années, le Maroc a pris des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique dans le cadre de politiques nationales et sectorielles ambitieuses.
“Des engagements forts ont été pris par les autorités en faveur du climat comme la neutralité carbone à l’horizon 2050”, a fait remarquer M.Tinel, mettant l’accent sur les importants progrès réalisés dans le développement de projets d’énergie renouvelable, notamment à travers des projets solaires et éoliens.
Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de financer davantage les actifs liés au climat, rappelant que le besoin de financement climatique est estimé à près de 80 milliards de dollars à l’horizon 2030 pour atteindre ses objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
“Les banques peuvent financer la transition vers une économie bas carbone et les grands projets d’adaptation. Pour se faire, elles doivent renforcer davantage leur capacité en matière de financement et de gestion des risques climatiques notamment en proposant des produits et services financiers et non financiers dédiés au climat”, a-t-il recommandé.
Et de conclure que dans le cadre de sa stratégie de développement de la finance durable en Afrique, l’IFC a financé des projets verts au Maroc et a appuyé des initiatives en faveur du climat telles que la définition des lignes directrices pour l’émission des obligations vertes ou l’appui de banques de la place en termes de renforcement de gestion des risques climatiques.