L’Australie a adopté une loi interdisant l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans, devenant ainsi l’un des pays les plus stricts en matière de régulation des plateformes numériques comme X, TikTok, Instagram et Facebook.
La législation, validée par les deux chambres du Parlement, oblige les plateformes à empêcher les mineurs d’ouvrir un compte sous peine d’amendes atteignant 50 millions de dollars australiens (30,7 millions d’euros).
Une mesure soutenue par le gouvernement
Le Premier ministre Anthony Albanese a qualifié cette loi de nécessaire pour protéger les enfants des dangers en ligne, incluant la pression sociale, la fraude et la prédation. Il a également appelé les jeunes à privilégier les activités physiques aux dépens des écrans.
Les entreprises concernées auront un an pour se conformer à cette obligation, bien que les détails techniques pour vérifier l’âge restent indéfinis.
Critiques et incertitudes
Les plateformes numériques ont dénoncé une décision précipitée, pointant le manque de clarté sur les modalités d’application et évoquant des risques de conséquences imprévues. WhatsApp et YouTube, souvent utilisés à des fins éducatives, pourraient être exemptés de la loi.
Des experts en éducation numérique, comme Susan Grantham, recommandent des programmes pédagogiques pour sensibiliser les enfants à l’usage critique des contenus en ligne, comme cela se pratique en Finlande.
Réactions des jeunes utilisateurs
Des adolescents australiens ont déjà exprimé leur intention de contourner l’interdiction. Angus Lydom, 12 ans, a affirmé vouloir continuer à utiliser les réseaux pour rester en contact avec ses amis, tandis qu’Elsie Arkinstall, 11 ans, a défendu leur rôle éducatif.
Une tendance mondiale en émergence
Cette législation australienne s’inscrit dans une dynamique internationale. En Espagne et en Floride, des projets similaires sont à l’étude, bien que les modalités pratiques restent floues. La Chine applique depuis 2021 des restrictions sévères pour les mineurs, limitant notamment le temps d’utilisation à 40 minutes par jour pour certaines applications.
L’application de la loi australienne, attendue dans les mois à venir, pourrait influencer d’autres pays envisager des mesures similaires.