Politique

L’Afrique et l’Amérique latine disposent d’énormes potentialités pour promouvoir leur développement socio-économique (M. Talbi Alami)

mercredi, 27 novembre, 2024 à 16:03

Rabat – Les pays du Sud en général, et l’Afrique et l’Amérique latine en particulier, disposent d’énormes potentialités qui doivent être exploitées et transformées en richesses pour promouvoir le développement économique et social de leurs peuples, a indiqué, mercredi à Rabat, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami.

S’exprimant à l’ouverture de la 30ème session extraordinaire du Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL), qui se tient au siège du Parlement marocain deux jours durant, il a souligné que ces deux régions géographiques (Afrique et Amérique latine) possèdent plus de 70 % des terres arables du monde, dont seule une partie limitée est exploitée, évoquant dans ce sens, les défis majeurs que pose la sécurité alimentaire mondiale, tant dans le contexte de la crise actuelle que dans celui des crises à venir.

“Il s’agit aussi des ressources humaines dont nous disposons, car la majorité de la population de l’Afrique et de l’Amérique latine est composée de jeunes qui ont besoin d’enseignement, de formation et d’intégration pour être au cœur du développement intégral, moteur de l’économie et des services, tant au niveau de la production que de la consommation”, a-t-il fait remarquer.

Les pays des deux continents disposent également de ressources marines et de potentialités en matière de production d’énergie verte, l’énergie du futur, qui représente un défi mondial face aux dérèglements climatiques, a-t-il poursuivi.

Face à ces potentialités, a-t-il soutenu, les pays de l’Afrique et de l’Amérique latine sont confrontés à des défis majeurs qui doivent être transformés en opportunités de développement et de renaissance. “Ces pays supportent les charges et les conséquences des dérèglements climatiques de manière plus aiguë que d’autres pays, ce qui accentue la vulnérabilité et pèse sur les dépenses publiques, dans un contexte où leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète ne dépasse pas 12 %”, a-t-il dit.

Sur un autre volet, M. Talbi Alami a cité le phénomène migratoire parmi les défis communs de l’Amérique latine et de l’Afrique, notant que “bien que les indicateurs généraux de ce phénomène tendent à montrer que les migrations se produisent principalement au sein d’une même région géographique, continentale ou régionale, nos citoyens migrants souffrent, dans de nombreux contextes, de stigmatisation, au moment où les migrations sont reconnues comme un vecteur d’enrichissement mutuel”.

Ainsi, les pays d’Amérique centrale, des Caraïbes, du Mexique et du Maroc peuvent jouer un rôle clé pour relever ces défis en raison de leur situation géographique, de leurs potentialités et de leur richesse culturelle, étant donné que ces pays s’appuient sur une riche profondeur linguistique et culturelle commune, ainsi que sur une dynamique de développement importante, en parallèle avec un engagement fort en faveur de la construction de la démocratie et du renforcement des institutions sur une base volontaire, selon leurs traditions institutionnelles nationales, a-t-il fait valoir.

Il a, en outre, souligné que le Maroc offre, à l’instar de ces pays, des opportunités historiques de coopération, de développement des échanges et d’implantation d’investissements, grâce à sa situation sur l’Atlantique, à sa proximité avec l’Europe et à son enracinement dans ses profondeurs africaines et méditerranéennes.

A cet égard, il a fait savoir que le Maroc dispose et disposera encore plus à l’avenir, d’infrastructures qui constituent des leviers d’échanges et de coopération, tels que ses ports sur la Méditerranée et l’Atlantique, en plus de ceux de Casablanca, Tanger Med, Nador, West Med et le port de Dakhla, situé dans les provinces du Sud du Maroc, qui deviendra une plateforme internationale d’échanges entre l’Afrique, l’Amérique, l’Europe et d’autres pays du monde.

Et de poursuivre que les grands projets que le Maroc mène dans ses provinces du Sud, en particulier, représentent des opportunités précieuses pour donner une nouvelle dynamique à la coopération et aux échanges avec les pays africains frères.

Dans ce sens, il a évoqué l’Initiative atlantique stratégique lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à faciliter l’accès des pays du Sahel africain, sans littoral, à l’océan Atlantique, qui lancera une dynamique importante dans la construction d’infrastructures essentielles, telles que les routes, les chemins de fer et les ports, ainsi que dans l’échange de marchandises, la circulation des personnes et le développement de superstructures, y compris la technologie numérique.

“Si cette initiative apporterait des bénéfices stratégiques, son essence réside dans la solidarité et la volonté de transformer l’Afrique en un continent prospère qui exploite ses ressources et son potentiel humain, en faisant de l’océan Atlantique un espace d’échanges et de prospérité commune”, a-t-il relevé.

D’autre part, il a rappelé que le Maroc a accumulé une grande expérience dans la production d’énergie à partir de sources renouvelables, comme en témoignent les énormes projets qu’il réalise dans les domaines de l’énergie solaire et éolienne, et bientôt de l’hydrogène vert, notant que ses expertises et ses longues traditions dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche maritime sont également reconnues dans le monde entier.

Tenant compte des facteurs géographiques, culturels, linguistiques et de la vision stratégique, le Maroc reste le pays le plus proche des pays de l’Amérique latine, a-t-il affirmé, ajoutant que “notre pays sera votre plateforme, mettant à votre disposition son réseau de relations en Afrique, en Europe, dans la région euro-méditerranéenne, au Moyen-Orient et en Asie, où il est lié par des accords de libre-échange et des relations avancées et exceptionnelles avec de nombreuses puissances économiques et des pays amis”.

M. Talbi Alami a, par ailleurs, appelé à s’appuyer sur les valeurs communes et l’engagement d’ouverture pour renforcer la coopération économique et consolider l’appui mutuel entre ces pays, dans le cadre du respect et de la considération qui ont toujours caractérisé les relations communes, ainsi que dans le cadre du respect du droit international, dont le noyau essentiel est le respect de l’intégrité territoriale des États, qui est la pierre angulaire de ce droit et le pilier fondamental de la stabilité.

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