vendredi, 4 octobre, 2024 à 11:48
Rabat – Les 2èmes Assises des Industries culturelles et créatives (ICC), organisées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication et la Fédération des Industries culturelles et créatives de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), avec le soutien de l’Union européenne, ont tenu toutes leurs promesses en ouvrant de riches débats autour des enjeux du secteur.
Des débats salutaires pour un secteur au potentiel considérable qui mérite une attention particulière et concertée, pour en faire un levier du développement du Maroc à travers un écosystème à consolider, souligne un communiqué conjoint du ministère et de la Fédération.
L’ouverture a été lancée en présence d’une audience de 600 personnes composée de professionnels du monde de la culture et de personnalités, telles que la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, le ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Ahmed Taoufiq et le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli.
Ont été également présents le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, le Trésorier Général du Royaume, Noureddine Bensouda, la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Driss Yazami, le Président directeur général de la SNRT, Faïçal Laraichi, le directeur général de Soread 2M, Salim Cheikh , des présidents d’institutions financières, de nombreux ambassadeurs et membres du corps diplomatique, des patrons de médias, de nombreux responsables d’agences publiques, cadres de l’administration, d’organisations internationales ainsi que des représentants de la presse.
Sous le thème “Célébrer le patrimoine, investir le progrès”, ces Assises ont rassemblé des experts marocains et internationaux venus partager leurs expériences et éclairer les chantiers urgents à mener pour faire avancer ce secteur, l’arrimer aux tendances mondiales et en saisir le plein potentiel.
Telle était la dynamique phare issue des allocutions prononcées lors de cette ouverture, celle du ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication Mohammed Mehdi Bensaid, du Président de la CGEM, Chakib Alj, de la Présidente de la FICC Neïla Tazi et de l’Ambassadrice de l’Union européenne Patricia Llombart Cussac.
Ces allocutions ont été suivies de celle de Makhtar Diop Directeur Général de la Société Financière Internationale (SFI) qui a souligné que les ICC sont devenues un secteur stratégique pour le groupe Banque mondiale au regard de son potentiel de croissance et de création d’emplois pour les jeunes, enjeux majeurs du développement.
Dans ce cadre, cette 2ème édition a été marquée par la signature d’une convention entre la SFI du Groupe Banque Mondiale et Tamwilcom, respectivement représentés par David Tinel Directeur régional Maghreb et Hicham Zanati Serghini.
Ce partenariat visant à soutenir le secteur culturel et créatif se décline en trois axes dont l’étude de marché, le programme d’assistance technique et l’offre de financement.
Le financement au cœur des débats
L’accès au financement, identifié par la majorité des professionnels comme étant un frein au développement du secteur, a été évoqué à travers des expériences innovantes au Maroc telles que le crowdfunding.
Ce mode de financement ouvrira de nouvelles opportunités notamment dans la phase de gestation des projets, mais également pour de l’investissement plus conséquent.
Des expériences réussies à l’international ont permis de débattre de l’intérêt de créer un fond public-privé dédié au financement de projets culturels. Cette approche à mi-chemin entre le sponsoring et le mécénat permettrait aux bailleurs de fonds de faire analyser les projets par des experts qualifiés dans les différentes filières et renforcer la qualité de la production nationale.
La FICC a annoncé qu’elle présentera sa proposition pour un statut spécifique à l’entreprise culturelle d’ici fin 2024. La fédération a également annoncé qu’elle travaille sur l’élaboration d’une proposition de loi sur le mécénat.
Des initiatives qui permettront de mieux répondre aux besoins du secteur et des professionnels qui ont manifesté leur ambition de porter à 1,5%, voire 2% le poids des ICC dans le PIB du pays d’ici 2030 conformément au nouveau modèle de développement. Une ambition qui nécessitera la mobilisation de l’ensemble des acteurs.
Un élan sans précédent pour les ICC
Cette deuxième édition, placée sous le signe de l’innovation et du partenariat public-privé, a permis de mettre en valeur des chiffres encourageants, le secteur des ICC a enregistré 33% de nouvelles créations d’entreprises depuis 2019, et une croissance de 20% d’emplois déclarés.
Ces données confortent les organisateurs quant à l’importance d’accélérer la dynamique pour soutenir un secteur qui a fait preuve de résilience durant la crise de Covid et qui a su se réinventer.
Un secteur qui démontre toute son attractivité pour des entrepreneurs dans toutes les filières, qui sont nombreuses, et interagissent en permanence entre elles et avec d’autres secteurs de l’économie nationale tels que le tourisme, l’architecture et l’urbanisme, le commerce et l’industrie, la coopération internationale.
Pendant ces deux journées, des 5 panels thématiques il ressort en priorité que la créativité retrouve plus que jamais ses lettres de noblesses dans un environnement mondial très compétitif et dont les évolutions technologiques ne cessent de redéfinir les règles du jeu.
L’accélération du numérique et de l’intelligence artificielle replace au cœur du dispositif la capacité créative de l’humain et le talent de l’artiste et de l’auteur, ces derniers étant eux-mêmes intimement enracinés dans une histoire et un héritage culturel forts.
A cette occasion, des intervenants ont pu rappeler le travail réalisé au Maroc pour préserver le patrimoine matériel et immatériel et l’importance d’enseigner aux jeunes la protection et la valorisation du patrimoine.
Ces questions gagneront en importance dans les programmes éducatifs et dans la formation des générations actuelle et futures. Armés de cet héritage identitaire et de la maîtrise des nouveaux outils numériques, les générations d’aujourd’hui et de demain contribueront à renforcer l’expérience Maroc, pour qu’elle soit plus interactive, attrayante et immersive.