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« Je leur en veux. Je trouve que ma situation a été prise à la légère » : une jeune femme perd son bébé à cause d’une régulation du service des urgences

Une jeune femme a perdu son bébé après un calvaire de plusieurs heures. Entre plusieurs erreurs de diagnostic et différents transferts à cause d’une succession de refus de prise en charge, la vingtenaire a aussi failli y laisser sa vie.

De mauvais diagnostics. Les faits se sont déroulés le 20 juillet dernier, ce jour-là, la jeune femme souffre d’une forte fièvre et d’un coude très douloureux qui lui ont provoqué une trentaine d’évanouissements durant la journée.

Les pompiers sont appelés, arrivés sur les lieux, ils examinent la jeune femme qui est atteinte de la mucoviscidose et enceinte de sept mois, mais refusent de l’emmener à l’hôpital, jugeant que l’état de santé de cette dernière n’est pas alarmant. 

C’est finalement la mère de Caroline qui, inquiète, l’emmène au CHU de Bordeaux.

Renvoyée de services en services

Sur place, elle demande de déclencher son accouchement, car son bébé ne réagissait plus depuis plusieurs heures, mais personne n’écoute la jeune femme.

Cette dernière est guidée vers le service d’urgences de l’hôpital Pellegrin pour sa douleur au coude. Mais l’établissement refuse de la prendre en charge à cause d’une régulation du service depuis quatre jours.

La jeune femme patiente alors pendant plusieurs heures, le temps qu’une ambulance, mal orientée, arrive. Elle est transportée jusqu’à la clinique du Haillan. Mais là encore, impossible de prendre la jeune femme en charge, qui est renvoyée vers deux heures du matin à l’hôpital Pellegrin.

À son arrivée, les soignants qui l’ont prise en charge découvrent que sa douleur au coude était le symptôme d’une arthrite septique qui a depuis dégénéré en septicémie. Elle reçoit rapidement une injection de morphine qui soulage temporairement les douleurs et une opération est prévue dès le lendemain.

Mais, lorsqu’elle se retrouve enfin sur la table d’opération, son état s’est tellement dégradé que les médecins sont obligés de choisir entre sauver la jeune femme, ou bien le bébé.

« Ils ont été obligés de me demander qui il fallait sauver entre ma fille et le bébé. Ils avaient 15% de chance de sauver Caroline. Je l’ai choisie car elle a une fille de 15 mois », a déploré la mère de Caroline au Figaro, ce lundi 28 août.

« Je demandais où était mon bébé »

Dès son réveil, la jeune femme demande des nouvelles de son bébé, mais confie à nos confrères : « Je me suis réveillée samedi à 14 heures. Je demandais où était mon bébé. Même si, au fond de moi, je sentais qu’il n’était plus dans mon ventre, je voulais juste une réponse et personne ne me répondait ».

« Je leur en veux. Je trouve que ma situation a été prise à la légère. J’ai la mucoviscidose, je suis suivie à Pellegrin depuis que je suis toute petite, mais je n’ai pas été écoutée. Il aurait pu déclencher la césarienne dès jeudi soir, l’enfant était viable. Malheureusement, je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière », a indiqué celle qui a frôlé la mort.

Malgré l’issue dramatique de cet évènement, Caroline Belfort ne devrait pas intenter d’action en justice car la chaîne de responsabilité serait trop complexe à déterminer.

Le CHU de Bordeaux a quant à lui affirmé au Figaro que « plusieurs membres des équipes médicales ont accompagné la patiente avec la plus grande attention et la plus grande diligence dans toutes ses composantes » en formulant « l’expression de sa vive compassion à l’égard de la patiente et de sa famille ».

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