Les récentes inondations qui ont frappé la région de Drâa-Tafilalet au sud-est du Maroc soulèvent des préoccupations majeures quant à l’impact des changements climatiques et à la gestion des infrastructures hydrauliques.
Des précipitations torrentielles se sont abattues sur les provinces de Drâa-Tafilalet, provoquant des inondations qui ont ravivé des oueds à sec depuis plusieurs années. Ce phénomène a alimenté un débat entre experts et habitants, certains y voyant une conséquence directe du changement climatique, tandis que d’autres considèrent ces événements comme une occurrence saisonnière habituelle, exacerbée par des conditions météorologiques extrêmes.
Najib Abdelwahab, militant écologiste, attribue ces inondations à la sécheresse prolongée qui sévit dans la région, une manifestation des effets du changement climatique. Il note que « le sud-est marocain n’est pas un cas isolé, de nombreuses régions du monde subissant des précipitations soudaines après des périodes de sécheresse intense, conduisant à des inondations parfois catastrophiques. »
Les fortes pluies, bien que bénéfiques pour l’irrigation des zones arides, sont également un symptôme de désordres climatiques, selon Abdelwahab. Il avertit que les années les plus chaudes sont souvent suivies de phénomènes météorologiques extrêmes, soulignant l’importance de préparer les infrastructures pour faire face à ces événements.
D’autre part, Jamal Akchbab, chercheur en environnement et climat, insiste sur le caractère saisonnier des précipitations dans la région, particulièrement en août, tout en reconnaissant l’influence des changements climatiques sur l’intensité des pluies. Il explique que « ces précipitations, bien que considérables, ne suffiront pas à mettre fin à la sécheresse de sept ans, mais elles contribuent à la recharge des nappes phréatiques et à l’augmentation des réserves des barrages. »
L’insuffisance des infrastructures pour gérer ces flux d’eau est un sujet de préoccupation majeur. Abdelwahab et Akchbab conviennent que l’absence de barrages adéquats et d’infrastructures hydrauliques robustes limite la capacité de la région à tirer parti de ces précipitations abondantes, risquant de compromettre la sécurité hydrique à long terme.
En conclusion, ces événements climatiques soulignent la nécessité urgente d’investir dans des infrastructures adaptées pour assurer une gestion durable des ressources en eau, afin de protéger les communautés locales des effets exacerbés des changements climatiques.
