Incendie de Saint-André : « Au moins tout le monde est en bonne santé », accueillis à Argelès, les sinistrés du camping des Chênes rouges totalement détruit tentent de relativiser

3 000 vacanciers qui logeaient en camping ont été évacués après l’incendie qui s’est déclaré à Saint-André ce lundi 14 août 2023. Si la plupart ont fini par regagner leur lieu de vacances dans la nuit, cela n’a pas été le cas pour 500 personnes qui avaient loué un emplacement au camping des Chênes rouges, totalement ravagé par les flammes.
Claude, Aurélie et Ambre, leur fille de 8 ans, étaient à la plage d’Argelès. Brigitte faisait une sieste dans son mobile-home. Valérie et Alain rentraient d’une excursion en Espagne, au volant de leur voiture de location. Tous avaient loué au camping des Chênes Rouges, sur la route de Sorède, à Argelès-sur-Mer.
Mais ce lundi 14 août, vers 17 heures, les vacances au soleil ont pris une autre tournure : « En s’approchant du camping en rentrant d’Espagne, en voyant toute cette fumée, j’ai vraiment eu un mauvais pressentiment », retrace Valérie, venue de Marseille avec son mari Alain. En arrivant aux abords de la route qui y mène, le pressentiment est confirmé : le camping de 190 emplacements est en proie aux flammes. « Puisqu’on ne pouvait pas rentrer, et qu’on ne savait pas vraiment où aller, on a décidé d’aller au restaurant », raconte en souriant la Marseillaise.
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Pendant ce temps, Claude, Aurélie et Ambre, des Stéphanois, avaient commencé l’après-midi en se prélassant au soleil sur la plage. « Au loin, on a vu de la fumée qui semblait venir de notre camping. On a voulu y retourner pour récupérer des affaires, c’était impossible », expliquent les deux parents.
Brigitte, elle, profitait des vacances pour se reposer au frais dans son bungalow : « D’un coup, j’ai entendu passer un avion au-dessus. Je me suis dit qu’il était beaucoup trop bas, ça m’a alertée. Je l’ai dit à mon mari, on a pris le minimum syndical, la voiture et on est parti ».
« On recense ceux qui veulent rentrer ou rester »
Point de chute pour ces vacanciers sinistrés, la salle Carrère à Argelès où ils étaient encore ce mardi matin : « On a vraiment bien été accueilli », salue Brigitte. Dans cette salle municipale, de longues tables et des lits de camp ont été alignés pour réceptionner, nourrir, et parfois même habiller ceux qui ont tout perdu dans l’incendie. Comme Claude et Aurélie directement débarqués de la plage, certains n’avaient que leurs maillots de bain. Les bénévoles de la réserve de la sécurité civile d’Argelès, coordonnées par Didier Lafond, conseiller municipal, se sont tout de suite portés volontaires pour prendre soin des familles, distribuant, cafés, sandwiches, vêtements et sourires d’encouragement.
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« On a invité toutes les personnes présentes à aller déposer plainte pour faciliter les démarches avec les assurances. Et on recense ceux qui veulent rentrer chez eux et ceux qui voudraient rester pour les orienter au mieux. Il y a aussi une cellule pour les accompagner psychologiquement », détaille Didier Lafond. Claude et Aurélie vont rapidement retourner à Saint-Etienne : « On avait nos papiers, donc on a suffisamment pour rentrer, mais pas pour continuer les vacances ».
Alain et Valérie, installés sur des chaises à l’extérieur, tentent de recenser leurs pertes. « Le camping-car bien sûr, on a un traqueur qui nous a indiqué que l’heure de la mort remontait à 19 h 20. C’est dommage, on avait fait les courses, on avait deux beaux magrets dont personne n’aura profité », plaisante le couple, qui a décidé de voir le bon côté des choses : « Au moins tout le monde est en bonne santé ». « C’est vrai que ça aurait pu être pire. Imaginez si ça s’était passé en pleine nuit », frissonne Brigitte.
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Comment les sinistrés du camping vont-ils être indemnisés ?
Ce mardi 15 août, un expert en assurance du camping des Chênes Rouges est venu rencontrer les sinistrés pour leur expliquer la marche à suivre afin d’être correctement indemnisés, la plupart des vacanciers ayant dû fuir le camping en laissant toutes leurs affaires.
Un huissier devrait passer ce mercredi 16 août au camping, afin de dresser un constat et de prendre des photos, emplacement par emplacement, des dégâts. Les concernés devront ensuite faire une liste de tous leurs biens. Ensuite, il faudra vérifier dans le contrat d’assurance habitation, si une clause prend en charge le lieu de villégiature. Si oui, les photos devront être communiquées à l’assureur, avec la liste et les factures associées. Si le montant de l’indemnisation ne couvre pas tous les dommages, c’est l’assurance du camping qui prendra le relais.
Si le lieu de villégiature n’est pas pris en charge, il faudra alors communiquer à l’assurance du camping la liste des biens perdus, et ainsi qu’une attestation de non-garantie, pour qu’elle puisse prendre le relais. Pour les bijoux de valeur, des photos devront être communiquées, puisque des vestiges seront ainsi recherchés, « les assurances ne se contentant pas d’une déclaration », a expliqué l’assureur. Enfin, les vacanciers qui devaient encore rester plusieurs jours au camping seront indemnisés au prorata du reste du séjour.