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Imran, 7 ans, retrouvé mort le corps en partie congelé à Perpignan : une employée de pompes funèbres a donné l’alerte, « il m’a dit que son fils était mort depuis 2 jours »

La découverte de la mort tragique du petit Imran, 7 ans, retrouvé ce jeudi 14 septembre, au domicile de son père dans le quartier du Bas-Vernet à Perpignan, tient au réflexe remarquable d’une employée des pompes funèbres.

Le 14 septembre, il est 16 heures 30, quand Sabrina, une employée d’une entreprise de pompes funèbres de Perpignan alerte les services de police. Elle a un doute sur la demande d’un homme, Salim B., qui vient à peine de partir de son bureau. Le père de famille s’est présenté à 16 heures pour demander des renseignements sur la levée de corps de son fils décédé.

« Il m’a dit que son petit garçon était mort deux jours plus tôt et m’a présenté une attestation de décès signée par un médecin. Mais il n’avait pas le certificat nécessaire à la prise en charge du corps. Il a dit qu’il ne le retrouvait pas et qu’il l’avait peut-être déchiré de tristesse », se souvient Sabrina.

Une attestation de décès douteuse

Pour effectuer la démarche, ce certificat en trois volets établi par un médecin, l’un pour les pompes funèbres, le second pour la mairie et le dernier pour la chambre funéraire, est obligatoire. Sabrina contacte aussitôt tous les services concernés pour vérifier : « J’ai appelé l’état civil, ils n’avaient rien. Personne n’était au courant du décès. Puis j’ai téléphoné au médecin qui avait signé l’attestation que le père m’a présentée ». Mais ce dernier est formel : il n’a jamais signé ce document, encore moins pour constater la mort d’un enfant ces derniers jours.

« Tout ça mis bout à bout, j’ai compris que le document était falsifié, que le certificat n’existait pas et que le décès n’avait jamais été déclaré. Déjà, ça m’avait perturbée qu’il ait gardé le corps à domicile pendant deux jours avec la chaleur qu’il faisait. Ça m’a mis le doute. Sans les papiers je ne pouvais toucher au corps de cet enfant, mais je ne pouvais pas le laisser comme ça, dans un appartement. Donc j’ai écourté l’entretien avec lui et j’ai eu le réflexe d’appeler la police », retrace l’employée. C’est après l’appel de Sabrina que les forces de l’ordre se rendent au domicile de Salim B., avenue Roudayre, et y découvrent l’horreur : le corps sans vie, en partie congelé de l’enfant gît dans la baignoire.

Faux et usage de faux

« Ma réaction a sans doute sauvé la vie de deux petites filles. Parce qu’on ne sait pas ce qui se serait passé si personne n’était intervenu », frissonne Sabrina. « Jamais de ma carrière je n’avais vu ça, et j’espère que je ne verrai plus jamais d’autres drames comme celui-là ».

Outre le « meurtre » de son fils et la « tentative de meurtre » sur ses deux petites filles, Salim B. est poursuivi pour « faux et usage de faux document administratif ayant pour but de procurer l’impunité à l’auteur d’un crime », concernant cette attestation de décès frauduleuse.

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