Les scénaristes de télévision et de cinéma américains entrent en grève suite à l’échec des négociations avec les principaux studios et plateformes de diffusion sur une augmentation de leur rémunération. Les membres du syndicat des scénaristes, Writers Guild of America (WGA), ont voté à l’unanimité pour cette grève qui entraînera une interruption immédiate des émissions à succès comme les “late-night shows” et le retard des sorties de séries et de films.
Les scénaristes réclament une hausse de leur rémunération et une part plus importante des bénéfices générés par le streaming, mais les studios affirment devoir réduire leurs coûts en raison de la pression économique. Les scénaristes affirment avoir du mal à vivre de leur métier, avec des salaires qui stagnent, voire baissent en raison de l’inflation, alors que leurs employeurs réalisent des bénéfices et augmentent les salaires de leurs dirigeants.
Un conflit qui coûte cher
La grève des scénaristes n’est pas une première à Hollywood. En 2007-2008, un conflit similaire avait coûté deux milliards de dollars au secteur, avec une interruption de 100 jours. Les scénaristes sont nombreux à travailler au salaire minimum fixé par les syndicats, tandis que les chaînes de télévision embauchent moins de personnes pour écrire des séries de plus en plus courtes.
Le mode de calcul de la rémunération des scénaristes pour les séries diffusées en streaming est également un point de désaccord majeur. Depuis des décennies, les scénaristes perçoivent des “droits résiduels” pour la réutilisation de leurs œuvres. Avec le streaming, les auteurs reçoivent chaque année un montant fixe, même en cas de succès mondial de leur travail. La WGA demande la revalorisation de ces montants, aujourd’hui “bien trop faibles au regard de la réutilisation internationale massive” de ces programmes.
Des studios qui nient toute difficulté économique
Les studios, représentés par l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), soulignent que les “droits résiduels” versés aux scénaristes ont atteint un niveau record de 494 millions de dollars en 2021. Ils nient prétexter des difficultés économiques pour renforcer leur position dans les négociations avec les scénaristes. Ils soulignent être désormais soumis à une forte pression de la part des investisseurs pour qu’ils réduisent leurs dépenses et réalisent des bénéfices.
La WGA veut également évoquer le futur impact de l’intelligence artificielle sur le métier de scénariste. Les scénaristes estiment que la hausse de l’utilisation de l’IA risque de réduire leur rôle dans le processus créatif. Les deux parties doivent trouver un terrain d’entente pour éviter une grève longue et coûteuse. Les précédentes grèves ont montré qu’un tel conflit pouvait avoir un impact économique important sur l’industrie du cinéma.
