Les services météorologiques marocains ont annoncé que les opérations d’ensemencement des nuages, initiées dans le cadre du programme national « Al Ghaith », se poursuivront désormais tout au long de l’année. Cette initiative vise à augmenter les précipitations pluvieuses et neigeuses, contribuant ainsi à la sécurité hydrique du pays, à soutenir l’agriculture et à améliorer les conditions socio-économiques. Elle joue également un rôle clé dans l’atténuation des effets du changement climatique et de la sécheresse qui sévit régulièrement au Maroc.
Le programme d’ensemencement des nuages repose sur l’utilisation de technologies modernes et la coopération internationale, combinant des interventions aériennes et terrestres pour maximiser l’impact des précipitations. Deux avions spécialisés sont déployés pour l’ensemencement des nuages, équipés de capteurs pour analyser les conditions atmosphériques et ajuster les méthodes d’intervention.
Utilisation des avions pour ensemencer les nuages
L’ensemencement des nuages au Maroc s’appuie principalement sur deux types d’avions. Le King Air 200 est utilisé pour traiter les nuages stratus avec des cartouches de sel ou de nitrate d’argent, tandis que l’Alpha-Jet intervient sur les nuages cumuliformes. Ces appareils permettent de cibler précisément les nuages propices aux précipitations, augmentant ainsi les chances de réussite des opérations.
En parallèle, le programme dispose également de moyens terrestres répartis dans trois centres à Béni Mellal, Azilal et El Hajeb. Ces sites sont équipés de générateurs au sol qui libèrent des substances dans l’atmosphère pour ensemencer les nuages. Vingt générateurs fixes sont actuellement opérationnels, ainsi que trois générateurs mobiles utilisés dans des zones montagneuses, où ils diffusent de l’iodure d’argent, emporté par les courants ascendants vers les nuages.
Précisions sur les récentes inondations
Contrairement à certaines informations relayées par des médias étrangers, la Direction générale de la météorologie a précisé que les récentes inondations qui ont touché les régions de l’Atlas et les pentes sud-est du pays ne sont pas liées aux opérations d’ensemencement. En effet, les autorités s’abstiennent d’intervenir lorsque les conditions météorologiques sont jugées dangereuses.
Les opérations d’ensemencement des nuages sont strictement encadrées par des normes internationales et suivent un protocole scientifique rigoureux. La surveillance constante des conditions météorologiques permet de décider du moment et du lieu des interventions, garantissant ainsi une gestion sécurisée des précipitations.
Un programme en expansion pour lutter contre la sécheresse
Le programme Al Ghaith, lancé en 1984 sous l’impulsion du défunt roi Hassan II, a connu plusieurs phases de développement. Après une période d’expérimentation, le programme est devenu opérationnel à partir de 1996 et continue de se perfectionner grâce à l’utilisation de technologies de pointe. Une extension géographique et temporelle du programme est également en cours, avec l’ajout de quatre nouveaux centres et de 24 sites dans les régions de Taza, Khénifra, Tensift et Souss.
Dans le cadre des efforts visant à atténuer les effets de la sécheresse, le gouvernement marocain a renforcé la coordination entre différents ministères et institutions. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le ministère de l’Agriculture, et les forces armées royales sont notamment impliqués dans la gestion du programme, soulignant l’importance nationale de cette initiative.
En intégrant des moyens supplémentaires, tels que des stations météorologiques automatiques et des radars couvrant les zones d’intervention, le Maroc espère ainsi mieux gérer ses ressources en eau et répondre aux défis climatiques croissants.