Un groupe espagnol d’employeurs agricoles a débarqué au Maroc lundi 16 décembre pour procéder à une nouvelle sélection de travailleurs saisonniers. Cette initiative vise à combler les besoins restants pour la campagne agricole 2024, notamment dans la région de Huelva, connue pour la production intensive de fraises.
Selon des rapports médiatiques espagnols, le secteur agricole espagnol n’a pas encore rempli les 3000 postes vacants prévus dans le quota initial. Cette pénurie de main-d’œuvre pousse les autorités espagnoles à élargir leurs efforts de recrutement à d’autres pays, en particulier en Amérique du Sud.
Un besoin croissant de main-d’œuvre
Les représentants de l’agriculture espagnole se rendront également en janvier prochain en Amérique du Sud. Des sélections récentes, notamment au Guatemala, ont déjà été qualifiées de réussies par l’organisation agricole “Asaja”. Cela démontre la satisfaction croissante envers les travailleurs sélectionnés à l’étranger.
Dans un effort continu pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, des projets pilotes ont été développés. Ils ciblent des travailleurs de pays africains comme la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal, conformément aux accords bilatéraux avec les secteurs de l’immigration.
La campagne précédente, entre janvier et mars 2024, avait mobilisé 14 037 travailleurs saisonniers, dont une large majorité était originaire du Maroc (13 081 travailleurs). Parmi eux figuraient également des recrutés de la Colombie (503), du Honduras (371) et de l’Équateur (82).
Le système « Gecco » pour une immigration réglementée
Pour encadrer ces opérations de recrutement, l’Espagne utilise le système « Gecco ». Ce dispositif, organisé par le ministère espagnol de l’Intégration et de la Migration, prévoit chaque année les besoins du marché du travail. Il permet de déterminer les postes à pourvoir via une main-d’œuvre étrangère non résidente en Espagne.
Le système Gecco repose sur une approche d’immigration circulaire. Ce modèle met l’accent sur des flux migratoires « sécurisés, organisés et coordonnés ». Les autorités espagnoles collaborent avec des organismes comme le ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la migration pour assurer des processus clairs et efficaces.
Dans le cadre des politiques agricoles actuelles, le gouvernement espagnol propose des projets pilotes en Amérique latine. Le Guatemala a été choisi comme exemple pour tester ce modèle dans un souci d’évaluation future.
Maroc : un partenaire clé dans la migration circulaire
Le Maroc joue un rôle central dans ces processus d’embauche. Depuis des années, les travailleurs saisonniers marocains représentent une part importante de la main-d’œuvre agricole espagnole. Cette collaboration est perçue comme un modèle réussi de migration circulaire, bénéfique pour les deux pays.
Avec une demande croissante, les efforts des autorités espagnoles pour élargir leur champ de recrutement devraient permettre de répondre aux besoins pressants du secteur agricole pour la campagne 2024. Ces démarches reflètent également l’engagement des deux pays à renforcer leurs partenariats dans le domaine de l’emploi saisonnier.
Ce modèle offre aux travailleurs une opportunité de gagner un revenu stable tout en respectant un cadre légal rigoureux. Quant au secteur agricole espagnol, il bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée et fiable pour assurer la pérennité de ses campagnes de production.