Crise des Délais Douaniers : Les Exportateurs Marocains Reprennent la Mer
Les exportateurs marocains de fruits et légumes ont décidé de tourner le dos aux routes terrestres pour sécuriser leurs produits face aux obstacles croissants du transport. Lors d’une réunion d’urgence à Agadir le week-end dernier, l’Association nationale des conditionneurs et exportateurs de fruits et légumes a analysé l’impact des longs délais de contrôle douanier, allant jusqu’à 40 heures par camion, qui pénalisent la fraîcheur et la compétitivité des produits destinés aux marchés européens.
Le quotidien Al-Ahdath Al-Maghribia rapporte que ces contrôles excessifs aux postes frontaliers entraînent des pertes financières significatives pour les exportateurs marocains. En raison de l’attente prolongée, les produits frais, comme les fruits et légumes, risquent de perdre leur qualité avant même d’atteindre les destinations européennes visées, notamment l’Espagne, la France et le Royaume-Uni.
Pour contourner ces délais qui étouffent leur activité, les exportateurs envisagent de passer par la mer en contractant avec une grande société de transport maritime disposant d’une flotte robuste. Cette solution maritime, qui relierait le port d’Agadir aux principaux marchés européens, vise à réduire drastiquement les temps de transit, préservant ainsi la fraîcheur des produits et répondant aux standards du marché.
Les exportateurs, qui expédient entre 600 000 et 700 000 tonnes de fruits et légumes par an, espèrent que le transport maritime offrira une alternative fiable aux longs trajets terrestres. Cette nouvelle stratégie doit également aider les exportateurs marocains à maintenir des prix compétitifs, en évitant les coûts élevés liés aux retards routiers.
Une commission spécialisée a été créée pour gérer les aspects techniques et logistiques de cette transition vers le transport maritime. Elle travaillera de concert avec les autorités compétentes pour garantir que cette option devienne une solution durable pour l’exportation des produits marocains, mettant fin à un chapitre problématique des exportations terrestres et permettant aux producteurs marocains de rivaliser équitablement sur le marché européen.