Le chiffre d’affaires du commerce électronique au Maroc a atteint 22 milliards de dirhams en 2023, a révélé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors de la session des questions orales au Conseil des conseillers.
Un cadre juridique en place pour protéger les consommateurs
Le ministre a souligné que le commerce électronique est encadré par une série de lois visant à garantir la sécurité des consommateurs et des transactions. Parmi celles-ci figurent le Code de protection du consommateur, les lois relatives à la sécurité des biens et services, à l’usage des paiements électroniques, à la protection des données personnelles, ainsi qu’à la cybersécurité. Ces mesures assurent aux consommateurs le droit de saisir la justice en cas de défaut ou de problème lié aux produits achetés.
Nouveaux dispositifs pour réguler les plateformes en ligne
Ryad Mezzour a également annoncé l’entrée en vigueur prochaine d’une nouvelle législation visant à identifier les opérateurs des plateformes électroniques, ce qui permettra de renforcer la transparence et de responsabiliser les acteurs de ce secteur en plein essor.
Le monopole de la Poste sur les colis légers au cœur des débats
Le ministre a abordé un point de friction majeur dans la logistique du commerce électronique : le monopole historique de Barid Al-Maghrib sur la livraison des colis pesant un kilogramme ou moins. En vertu d’un décret datant de 1924, ce monopole limite les options des entreprises marocaines spécialisées dans la distribution.
Pour contourner cette contrainte, certaines entreprises auraient recours à des pratiques insolites, comme l’ajout symbolique d’un kilogramme de sel dans les colis, une astuce permettant d’échapper aux restrictions imposées par la loi.
Un appel à moderniser le cadre réglementaire
Cette situation illustre l’urgence de moderniser un cadre législatif dépassé afin de favoriser une concurrence équitable et de dynamiser l’écosystème du commerce électronique. Le gouvernement semble déterminé à résoudre cette problématique en 2025, dans le cadre d’une réforme globale du secteur.
Avec une croissance soutenue de ce marché et des attentes élevées des consommateurs, le Maroc se positionne pour éliminer les obstacles qui freinent son développement et renforcer la confiance dans le commerce numérique.