AEFE au Maroc : deux heures d’arabe supplémentaires validées dans une école à Rabat
Le Conseil d’État français a tranché en faveur de l’ajout de deux heures supplémentaires d’enseignement de la langue arabe par semaine dans une école de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) à Rabat. Cette décision met fin à un litige qui opposait certains parents d’élèves à l’administration scolaire.
Saisie après une contestation lancée en 2019, la plus haute juridiction administrative en France a annulé un jugement précédent de 2023 qui avait donné raison aux plaignants. Ces derniers, pour la plupart non-marocains, dénonçaient une mesure qu’ils jugeaient injustifiée pour leurs enfants.
Le Conseil d’État s’est appuyé sur la Constitution française, un traité de partenariat culturel avec le Maroc, ainsi que la déclaration d’intention régissant les établissements français au Maroc. L’école André Chénier de Rabat, au centre de ce débat, applique désormais un total de cinq heures hebdomadaires d’arabe pour les élèves marocains des classes de CE1 et CE2, conformément à la législation marocaine.
Pour les élèves étrangers, le programme reste fixé à un minimum de trois heures, avec une option d’enseignement en langue étrangère pour d’autres matières non linguistiques. Cette différenciation reflète les spécificités des établissements français à l’étranger, notamment au Maroc, où l’arabe est une langue officielle.
Khalid Samadi, ancien secrétaire d’État marocain à l’Éducation, a salué cette décision. « La justice française reconnaît l’importance de la langue arabe. Ce jugement valide un accord bilatéral signé entre le Maroc et la France pour renforcer l’enseignement de cette langue dans les écoles des missions étrangères », a-t-il déclaré.
Cette décision s’inscrit également dans la mise en œuvre de la loi-cadre 51-17 sur l’éducation nationale au Maroc. Cette loi impose un enseignement renforcé de la langue arabe et des matières liées à l’identité nationale pour les élèves marocains.
L’affaire avait surpris de nombreux observateurs, y compris Khalid Samadi, qui s’était dit étonné que des parents marocains soient à l’origine de cette contestation judiciaire. Le jugement du Conseil d’État clarifie désormais la situation, confirmant la légalité de l’ajout des heures d’enseignement de l’arabe dans un cadre de coopération éducative bilatérale.