L’Allemagne a lâché une bombe diplomatique en annonçant le renforcement des contrôles à ses frontières avec neuf pays voisins. Cette décision, visant à freiner l’immigration clandestine, a provoqué un véritable séisme au sein de l’Union européenne.
Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur, tente de calmer le jeu. Elle assure que Berlin ne fait pas cavalier seul et que ces mesures sont en parfaite harmonie avec les règles européennes. Mais ses voisins ne l’entendent pas de cette oreille.
La Pologne, en particulier, monte au créneau. Donald Tusk, le Premier ministre polonais, n’y va pas par quatre chemins : ces mesures sont « inacceptables », point final. Il appelle à une solidarité européenne renforcée pour garder les frontières extérieures de l’UE. Un appel du pied à peine voilé à l’Allemagne.
Pendant ce temps, à Bruxelles, c’est branle-bas de combat. La Commission européenne marche sur des œufs. Elle reconnaît du bout des lèvres que les contrôles aux frontières sont possibles, mais insiste : ces mesures doivent rester l’exception, pas la règle.
L’Allemagne, elle, ne démord pas. Elle brandit l’épouvantail de la sécurité intérieure, du terrorisme et de la criminalité transfrontalière pour justifier son tour de vis. À partir du 16 septembre, et pour six mois au moins, les frontières avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark seront sous haute surveillance.
Cette décision ne sort pas de nulle part. Depuis 2021, l’Europe est confrontée à un afflux de migrants, principalement du Moyen-Orient, tentant de passer par la Biélorussie pour entrer en Pologne. Face à cette situation, la Pologne a sorti les grands moyens : une clôture de cinq mètres de haut sur 186 kilomètres, bardée de caméras et de capteurs. Coût de l’opération : 2,3 milliards d’euros, s’il vous plaît !
L’initiative allemande soulève une question brûlante : quel avenir pour l’espace Schengen ? Ce rêve européen de libre circulation est-il en train de se fissurer ? Les États membres semblent de plus en plus divisés sur la question migratoire, un sujet qui fait décidément des vagues dans toute l’Europe.
Certains craignent un effet domino. Si l’Allemagne s’y met, d’autres pourraient suivre. L’espace Schengen risque-t-il de devenir un gruyère, plein de trous et de contrôles ?
Dans ce climat tendu, le dialogue entre États membres sera crucial. L’UE va devoir jongler entre les préoccupations sécuritaires de ses membres et la préservation de la libre circulation, pilier du projet européen. Un vrai numéro d’équilibriste en perspective !
L’Europe est à la croisée des chemins. Saura-t-elle trouver la quadrature du cercle entre sécurité et liberté de mouvement ? Ou assistons-nous au début de la fin de l’espace Schengen tel que nous le connaissons ? Une chose est sûre : les prochains mois s’annoncent mouvementés dans les couloirs de Bruxelles.