A coup de pinceaux, Aya Arrache transmet à Marrakech émotions et joie de vivre

Dynamique, souriante et débordante d’énergie, la petite Aya Arrache démontre à travers ses œuvres artistiques, exposées à Marrakech, qu’un enfant trisomique n’a rien à envier à ses pairs en termes de créativité et de capacité d’apprentissage.

Peindre des toiles quand on est atteint d’un handicap qui s’appelle “trisomie 21” c’est déjà sans nul doute une prouesse, mais aussi et surtout un appel, illustré par les doigts de fée de Aya, à tout un chacun à faire confiance et à croire en les capacités de cette catégorie de la société.

A la Crèche et jardin d’enfant Kasbah-Mechouar, les dix-sept œuvres de Aya, peintes en acrylique sur toile, donne à voir et à apprécier un enchevêtrement kaléidoscopique de couleurs et de formes, qui renvoie certes à la joie de vivre marrakchie, à la bonne humeur et à l’effervescence marquant cette ville millénaire.

Ainsi, l’exposition invite les visiteurs à une immersion dans un univers méditatif et à une exploration en profondeur de la Cité ocre, à travers des toiles peintes à l’aide de pinceaux de différentes tailles, de raclettes ou encore celles faites à la main.

Inscrite en grande section de la maternelle à Rabat, Aya, qui exprime un profond attachement au monde des couleurs, avait déjà exposé ses toiles à la galerie d’art “Espace Expressions CDG” dans le cadre de l’exposition “Lilkonouzi Sada”, et à la Villa des arts à Rabat.

” Aya faisait montre de son engouement pour la peinture à l’âge si précoce de quatre ans et demi”, confie à la MAP, Noura El Fadili, la maman de Aya, qui n’a pas manqué de remercier l’artiste plasticienne Karima Faouzi, à qui elle doit avec tant de gratitude la découverte de la passion hors norme de Aya pour le pinceau.

“Je saisis cette occasion pour inciter les parents des enfants porteurs de la trisomie à redoubler leurs soutien et encouragement pour que leurs enfants puissent développer leurs compétences et exhiber leurs talents cachés”, lance Mme El Fadili.

Le rôle de la famille dans le soutien des enfants à besoins spécifiques est si important, insiste-t-elle, notant dans ce sens que les deux frères de Aya à savoir, Omar (étudiant en psychologie) et Ali (lycéen), passent beaucoup de temps avec leur sœur en partageant avec elle des moments de joie, de jeu, de dialogue et de convivialité.

Une personne atteinte de trisomie ne peut être réduite à son handicap, a-t-elle poursuivi, ajoutant que l’exposition “Marrakech au pinceau de Aya”,  qui se poursuit jusqu’au 28 mai courant, tend à sensibiliser à la diversité et à l’expression artistique des personnes de tout horizon, tout en encourageant l’acceptation et la valorisation de la différence au sein de la communauté artistique et au-delà.

C’est dans cette perspective que la directrice la Crèche et jardin d’enfant Kasbah-Mechouar, Aicha Chafiai, a souligné que cet établissement public ouvre grands ses bras à Aya pour exprimer sa différence, grâce à la magie et à la puissance de l’expression artistique.

L’éducation artistique revêt une importance cruciale dans le développement de la personnalité de l’enfant, a expliqué Mme Chafiai, notant que cette exposition devrait inspirer d’autres enfants bénéficiaires de cet établissement du préscolaire relevant de la Direction régionale du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (Département de la Jeunesse).

Au-delà de son aspect artistique, cette exposition revêt une dimension pédagogique devant stimuler les compétences et éveiller la créativité chez les enfants de l’établissement, a-t-elle dit.

Le vernissage de “Marrakech au pinceau de Aya”, marqué par la présence notamment du directeur régional du Département de la Jeunesse de la région Marrakech-Safi, a connu l’organisation de jeux de divertissement et d’ateliers de peinture au profit des enfants la Crèche et jardin d’enfant Kasbah-Mechouar.

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