Le 15 août 2024, la frontière de Zouj Beghal, reliant l’Algérie au Maroc, a été exceptionnellement ouverte, permettant le rapatriement de dix ressortissants marocains détenus dans les prisons algériennes. Cette décision, dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre les deux pays, marque un moment rare de coopération entre Rabat et Alger.
Les dix détenus, originaires des régions orientales du Maroc, notamment de Berkane, Oujda et Taourirt, avaient purgé des peines de prison en Algérie allant de trois mois à un an. Ils ont été remis aux autorités marocaines lors de cette opération de transfert transfrontalier, qui a été saluée par de nombreux observateurs comme un geste significatif en faveur du dialogue entre les deux nations voisines.
Cette opération de rapatriement intervient après une première ouverture temporaire de la même frontière le 06 août dernier, qui avait permis à 60 jeunes Marocains, dont une femme, de retourner au pays après avoir été incarcérés en Algérie. Organisée en partenariat avec l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation vulnérable (AMSV), cette première opération avait également été considérée comme un pas important vers une coopération plus étroite entre les deux pays.
Selon l’AMSV, les 60 Marocains rapatriés début août étaient principalement originaires de villes algériennes telles qu’Oran, Tlemcen, et Béchar. Leur retour au Maroc s’est déroulé dans le strict respect des procédures légales, avec l’utilisation de passeports et de documents de voyage pour valider leur réintégration sur le sol marocain.
Malgré les tensions persistantes entre le Maroc et l’Algérie, ces initiatives de rapatriement via le poste de Zouj Beghal soulignent une volonté de dialogue et de coopération, au moins sur le plan humanitaire. Les analystes espèrent que ces gestes d’ouverture pourraient amorcer une amélioration progressive des relations bilatérales, qui sont souvent marquées par des désaccords politiques.
L’ouverture de la frontière de Zouj Beghal pour ces opérations humanitaires reste cependant une exception, et il est encore trop tôt pour dire si elle conduira à une normalisation durable des relations entre les deux pays. Néanmoins, ces rapatriements constituent un développement positif dans un contexte régional souvent complexe, offrant un espoir de progrès dans les relations diplomatiques entre Rabat et Alger.